Max | France-Portugal

Publié le 11 juillet 2016 par Aragon

Je ne suis rien
Jamais je ne serai rien.
Je ne puis vouloir être rien.
Cela dit, je porte en moi tous les rêves du monde.
Bureau de tabac, Fernando Pessoa.

Que c'est beau le foot ! Spectateur d'un soir : Regard juste sur le geste, l'habileté, la grâce. Je n'ai pas vu le match d'hier soir, je n'en avais pas vraiment envie et le résultat, quel qu'il fût m'enquiquinait à l’avance, car... entre les deux mon cœur balance. Je n'ai pas vu le match de foot et je m'en fiche.

Que c'est beau le foot. Je te dis merci Portugal. Merci, pays que je ne connais pas et que j'aime. Merci pour Antonio et Zé qui ont posé du carrelage avec dextérité chez moi, pour Carlos, lui, c'était les fenêtres, double vitrage et un incroyable sol puits de jour en plastique de l'an trois mille sur lequel je peux marcher, comme dans le vide, au-dessus de ma cuisine.

Artistes, merveilleux artistes dans vos travaux manuels, vrais et grands artistes du bâtiment, portugais, ô portugais. Merci Portugal pour ta révolution des œillets sans un seul coup d'escopette. Merci Portugal pour Aristides de Sousa Mendes, Juste parmi les Justes, que j’ai eu le bonheur de connaître « de l’intérieur ». Merci Portugal pour Pedrosa et sa BD, « Portugal », hallucinante, magnifique, captivante, intelligente, sensible et essentielle dans le royaume de la BD. Merci Portugal pour mon ami ad vitam aeternam Fernando Pessoa. Merci Portugal pour Ronaldo qui est capable de « tout » le football et qui lit Pessoa justement et qui l’aime. Merci Portugal pour ton prince, Manoel de Oliveira. Merci Portugal pour tes femmes-fado. Merci Portugal pour « Saudade » surtout, surtout pour "Saudade", le plus beau mot du monde qui, heureusement, est intraduisible, même en portugais. Merci Portugal, merci pour ta victoire, merci pour tes poètes, merci pour tout, merci beaucoup…

http://www.lemonde.fr/euro-2016/article/2016/07/09/la-gaz...