Critiques Séries : The Night Of. Saison 1. Pilot.

Publié le 11 juillet 2016 par Delromainzika @cabreakingnews

The Night Of // Saison 1. Episode 1. Pilot.


Au départ c’est James Gandolfini, avant qu’il ne décède, qui devait incarner le rôle principal de Criminal Justice, puis Justice et maintenant de The Night Of. Robert de Niro avait alors rejoint le projet afin de lui succéder puis son nom a été abandonné au profit de celui de John Turturro. The Night Of a donc mis du temps à accoucher, plusieurs années je dirais et c’est presque dommage car la série est sincèrement magnifique. « The Beach », le premier épisode de la série, nous introduit alors au crime, aux personnages et tente de placer les éléments les plus importants du mystère au milieu. C’est très étrange comme sentiment mine de rien que j’éprouve devant cette série car tout est très silencieux, il n’y a pas de moments où The Night Of cherche à passer un certain numéro de densité audio, ce qui nous concentre encore plus et nous permet de ne jamais trouver le rythme déséquilibré. La série suit donc un schéma linéaire mais passionnant. Il ne se passe pas 5 minutes sans qu’un personnage n’ait pas quelque chose à faire qui va ajouter un peu plus de choses à l’univers. C’est justement ça qu’il y a d’important là dedans mine de rien. L’ouverture de cet épisode était déjà passionnante, comme une plongée dans un univers à la fois froid, sombre et addictif.

Au lendemain d'une virée nocturne bien arrosée, le jeune Naz, d'origine Pakistanaise, se réveille aux côtés d'une jeune femme baignant dans son sang. Cette dernière a été poignardée et il ne se souvient de rien. Inculpé pour ce meurtre, il est désormais prisonnier du système judiciaire où, parfois, la vérité passe au second plan. Un avocat bon marché mais tenace se propose de l'aider.

On retrouve alors dans The Night Of tout ce que la saison 2 de True Detective n’a jamais su être, accompagné d’éléments de ces thrillers pluvieux comme The Killing, Prisoners et j’en passe. L’histoire de Nasir Khan est compliquée dans le sens où l’on se doute qu’il n’a pas tué Andrea dont il était raide amoureux, mais l’on est malgré tout en droit de se poser des questions. L’arrestation de Naz est un moment qui permet de démarrer la machine de façon beaucoup plus intéressante. Juste avant, l’épisode prend son temps afin d’installer le climat local, ce Manhattan de nuit. On ne peut qu’aimer la façon de dépeindre New York, à la fois une ville lumineuse pour ses amoureux, mais avec dans le noir une menace qui rode. C’est peut-être bien l’une des plus belles façon de dépeindre New York et The Night Of réussi à le faire brillamment. Ce n’était pourtant pas gagné d’avance mais au delà des décors, de la réalisation et de la photographie, c’est surtout la façon dont le scénario en lui-même utilise tous ces éléments à son avantage. Il est rare de voir des séries qui s’accordent aussi bien sur le plan de l’écriture que du point de vue visuel. L’épisode a beau nous introduire énormément de choses, il prend soin aussi de laisser quelques blancs afin de permettre au spectateur de se poser des questions.

J’ai trouvé intéressant aussi la façon dont est cité les détails qui ont mis Naz dans la cellule de prison alors qu’au fond il aurait très bien pu s’en sortir s’il n’avait pas paniqué, s’il n’avait pas été tout de suite celui que l’on a envie d’accuser. Naz est un bon personnage, ou en tout cas une bonne poire de départ afin de nous mettre rapidement dans le bain, raconter tout un tas de détails policiers sans que cela semble forcé et ce n’est pas plus mal. Pour le moment, The Night Of fonctionne comme sur des roulettes. C’est bien le pilote le plus intéressant que j’ai vu depuis un petit bout de temps au moins dans le genre qui est dépeint ici. Grâce à une fluidité narrative, un enchainement logique des choses et un casting sans faille, The Night Of est pour le moment une belle réussite. Avec un pilote d’une heure et 18 minutes on aurait très bien pu s’ennuyer ce qui n’est pas le cas. Rassurant.

Note : 8.5/10. En bref, solide introduction.