Progresso Marin (1940-2016) : La mémoire à vif

Par Contrelitterature

   

   Progresso Marin, poète et écrivain nous a quittés le mardi 5 juillet 2006, à Toulouse. Fils de réfugiés républicains espagnols, il a consacré de nombreux  ouvrages à la mémoire de l'exil espagnol :
♦ Dolores, une vie pour la liberté, Nouvelles Éditions Loubatières, 2002.
♦ Exil – témoignages sur la guerre d’Espagne, Nouvelles Éditions Loubatières, 2005.
♦ 1936 – Luttes sociales dans le Midi, en collaboration avec Violette Marcos, Nouvelles Éditions Loubatières, 2006.
♦ Exilés espagnols - La mémoire à vif, Éditions Loubatières, 2008. (Dans ce dernier livre, il avait brossé le portrait émouvant de mon oncle Ramon Puig, que l’on peut lire sur ce site : « Cow-boy du savoir » .


   Progresso Marin était aussi l’auteur de deux recueils de poésie, Écluses et Herbiers des jours, publiés aux éditions N&B. Plusieurs de ses poèmes inédits sont parus dans les revues Encres Vives et L’en-je lacanien dont celui-ci, intitulé « Ça a duré si peu » :


J’aurai vécu
L’espace
De cette encoche
Dans l’écorce 
Du temps.
Dans ce trait
Furtif
Passions
Doutes
Erreurs.
Petit trait
Noir
Que la mousse
Va recouvrir
Dedans
Mon sang.
Ma sueur
Mes élans
Qui tapent
Aux tempes
Avec la violence
De l’unique.
Je suis un fruit
D’arrière-saison
Qui a failli
Ne pas voir
Le jour.

Octobre 2005,

Progreso Marin, « Ça a duré si peu », 

L'en-je lacanien, 2005.

   Notre ami le cinéaste Francis Lapeyre a réalisé un très beau documentaire, El camino de la libertad, où demeure gravée la mémoire à vif de Progresso Marin.