Pour sa 49e édition, le Festival d’été de Québec a mis la barre très haute dès la soirée d’ouverture, avec Sting et Peter Gabriel en têtes d’affiche. Réunis pour leur tournée Rock Paper Scissors, les deux amis se sont entourés de douze musiciens afin d’assurer un show de 2h30 !
Pour démarrer cette belle soirée, ils réalisent l’effort de faire un discours amusant en français qui explique la naissance de cette tournée. Les musiciens, regroupés en deux équipes (bleus et rouges), alternent entre les tubes des deux légendes. Peter Gabriel entame la soirée avec « The Rhythm of The Heart », Sting enchaîne avec « If I Ever Lose My Faith In you », mais chacun trouve sa place dans les chansons de l’autre. Les titres défilent, pour le plus grand plaisir du public, toutes générations confondues : « No Self Control » et « Shock The Monkey » de Peter Gabriel, « Fragile », « Desert Rose », « English Man In New York » et « Every Little Thing She Does Is Magic » de Sting, le show est captivant! Sting reprend aussi des classiques de Police tels que « Message In A Bottle » et « Roxanne » mélangée habilement à « Ain’t No Sunshine When She’s Gone » de Bill Withers. Surprenant et envoûtant medley ! De son côté, Peter Gabriel introduit souvent ses chansons avec quelques explications. Par exemple, une de ses dernières créations évoque sa rencontre il y a quelques années avec Joe Cox, la députée anglaise assassinée il y a peu. Le calme gagne alors la foule attentive.
Sting et Peter Gabriel continuent ainsi de nous surprendre et de nous faire passer par toutes les émotions le temps d’une vingtaine de titres. Parmi les plus longs concerts auxquels nous avons assisté, c’est ici la preuve que l’âge et la fatigue, c’est dans la tête !
Un peu plus tôt dans la journée, les néo-zélandais de Hey Moonshaker nous avaient déjà fait passer un beau moment. Le duo guitare/chant et beatbox arrive à occuper l’espace, que ce soit scénique ou sonore, et on a du mal à croire qu’ils ne sont que deux ! Le beatbox remplace aisément la batterie, et apporte de la diversité. Ambiances folk, blues, rap, tout devient possible, et le solo de beatbox est très impressionnant. « Mesdames et messieurs, bienvenue à l’intérieur de ma tête, ici est une place spéciale ! » prévient le musicien. Les minutes semblent défiler sans qu’il ne s’essouffle nullement, et la ville de Québec se transforme en énorme scène dubstep. Puis place à la séduction annonce le musicien : « Attention, pour les prochains morceaux, tu sens la sexyness et après tu es à poil dans le public, c’est horrible! ». Effectivement, tempo ralenti et voix plus suave, l’ambiance est bien chaleureuse! Le groupe nous surprend ensuite avec une reprise de Led Zeppelin, « Whole Lotta Love » très réussie. Décidément, les néo-zélandais font preuve d’une excellente présence sur scène et ne cessent de se renouveler durant le concert ! Ils terminent avec « Come Closer », un de leurs meilleurs titres.
La journée du vendredi démarre avec Lord Huron, un groupe folk de Los Angeles. Pour leur premier concert au Québec, ils ont réalisé un beau set de 30 minutes comprenant « Meet Me In The Woods » et « The Birds Are Singing At Night ». Sans connaître vraiment le groupe, nous avons apprécié le moment, bien plus agréable que celui qui suivait, soit City And Colour. En effet, face à l’énergie de Sting et Peter Gabriel, le canadien nous a paru bien fade. Pas d’échange avec le public, pas de déplacements sur scène… Les morceaux tels que « Thirst » et « Sleeping Thickness » sont très bien interprétés mais on croirait entendre la version studio. Rien ne vient pimenter le moment. Heureusement, The Lumineers ont rattrapé la situation et nous ont fait passer une deuxième soirée mémorable !
Pour le plus gros concert de leur carrière, les américains ont débordé d’énergie, s’appropriant totalement la scène, et même sortant du cadre établi ! Ils apparaissent au milieu de la foule pour jouer « Where The Skies Are Blue », et reprennent « Subterranean Homesick Blues » de Bob Dylan. Le chanteur court le long des barrières en saluant le public, on ne sait plus où donner de la tête ! Le groupe mêle habilement les titres de leur premier album, THE LUMINEERS, et de leur deuxième OPHELIA, « Flowers in Your Hair », « Dead Sea », « Cleopatra », « Classy Girls » sont parfaitement interprétés et le groupe varie les rythmes et les intensités de chaque titre. Chaque interprétation est unique. Pour « Ho Hey », tous les musiciens se regroupent autour de Wesley Schultz et c’est un moment chaleureux auquel nous assistons. Avec deux heures de concert et plus de vingt titres interprétés, The Lumineers ont presque joué leur discographie au complet !
Une deuxième soirée très réussie, on se retrouve dans deux jours pour une prochaine chronique avec Tallest Man On Earth, et quelques découvertes.