J’ai deux petites filles , Lucie 17 ans en septembre et Alice 13 ans depuis mars.
Je veux leur expliquer la vie de leur grand-mère au même âge :
En 1948 j’avais 13 ans comme Alice. La guerre (39-45) était finie depuis 3 ans. Au collège (devenu depuis Lycée Jean Moulin) où j’étais interne , nous subissions encore les restrictions: il y avait encore les tickets de ravitaillement pour les denrées de première nécessité. J’étais entrée en 6° en 1947 et non en 46 , à cause des suites de la guerre . Pour entrer en 6° il fallait passer un examen et pour être boursier (e) il fallait avoir réussi un concours. Après , l’ascenseur social était en marche , on continuait sans problèmes et même avec facilité. D’Ampus cette année-là nous n’étions que deux en 6° alors qu’une classe entière est admise de nos jours en 6°.Alice est élève de 4° et sera en 3° à la rentrée , au collège Férié qui n’existait pas lorsque j’étais au collège ( devenu lycée Jean Moulin). C’était alors le lycée de garçons. Le collège et les lycées n’étaient pas mixtes. Seules les filles (peu nombreuses) qui faisaient math’elem (S de nos jours) étaient admises à Férié.
Ampus était alors un village sans confort : pas d’eau courante, on allait chercher l’eau à la fontaine ; pas de WC (je préfère ne pas m’étendre sur le sujet) ;pas d’électricité moderne ; pas d’enlèvement des ordures; pas beaucoup d’argent pour la plupart ; pas de …je pourrai continuer encore. Mais plusieurs boulangeries et épiceries puisque les grandes surfaces dracénoises n’existaient pas encore. Etait-on plus malheureux qu’aujourd’hui? Pas vraiment : les gens étaient heureux que la paix soit revenue. Des projets de modernisation étaient dans l’air.
En 1948, j’avais 17 ans comme Lucie. Elle est au lycée et passera son bac S l’an prochain. Comme elle j’étais au lycée , il ne s’appelait pas encore Jean Moulin mais lycée classique et moderne, j’étais en classique comme l’avait voulu un de mes professeurs. J’ai commencé en 6° moderne et continué en 5° classique ( avec latin). J’étais interne et la discipline était sévère, style militaire. Je me souviens d’une pièce où l’on pouvait « cantiner ». Dans une sorte de coffre fermé avec un cadenas, il y avait des provisions personnelles pour améliorer l’ordinaire. De nos jours ce serait interdit pour raison d’hygiène et surtout les menus sont copieux et variés .Je garde un bon souvenir de mes années d’interne (7 ans) parce que j’aimais étudier. En dehors des études , je n’avais rien.
Lucie et Alice , comme la plupart des ados d’aujourd’hui , ont ordinateur, tablette, internet ,télévision , jeux vidéo, DVD, livres, téléphone portable , piscine, voyages etc…Et souhaitent les dernières nouveautés. Il faut vivre avec son époque. Je souhaite que mon petit texte leur montre la chance qu’elles ont de vivre dans un beau village modernisé et embelli, avec la nature si belle autour .Lucie et Alice, rayons de soleil, rêvez, allez au bout de vos rêves et soyez heureuses .