Si d’aventure quelques malheureux échouaient malgré ça, en y mettant beaucoup de bonne volonté, ne nous inquiétons pas pour eux. Ils peuvent redoubler une fois dans leur lycée et seront autorisés à conserver, s'ils le demandent, leurs notes aux épreuves écrites supérieures ou égales à 10 sur 20, dans la limite des cinq sessions suivantes. En gros là où ils ont plus de 10 ils n’auront même pas besoin d’assister au cours, ils pourront travailler uniquement leurs points faibles. En cinq ans ils finiront bien par y arriver ! Le « Boulard » de la BD des Profs n’est plus une fiction. A partir de 2016, il existe !
En prime, au cas où nos musulmans seraient obligés de passer leurs oraux le jour de la fête de la fin du ramadan, l’Académie les autorise à reporter l’oral … Il faut mettre toutes les chances pour la France de son côté … Il paraît qu’il s’agit d’un décret de 2004 qui aurait déjà été utilisé pour une fête juive. La France est un pays laïque, et même hystériquement laïcard, mais c’est un laïcardisme à géométrie variable.
Le bac n’est pas une fin en soi. Il ouvre les portes des établissements d’enseignement supérieur. Ceux-ci sélectionnent les élèves avant l’examen, d’après leur dossier scolaire. Le bac n’est donc plus qu’une formalité d’enregistrement. Par conséquent, il ne sert à rien de gonfler les effectifs de bacheliers, les plus mauvais iront dans les facs non sélectives en attendant le service civique, les emplois aidés, ou Pole Emploi, sauf si papa-maman a le bras long.
Mais le nivellement par le bas ne commence pas en terminale. Nous venons d’avoir un exemple frappant à Paris : le lycée Turgot, situé dans un quartier populaire à forte population immigrée (Africains et Chinois), a réussi le tour de force d’obtenir 98% de réussite au bac en 2015, avec 44% d’élèves boursiers. Cette performance l’a fait classer meilleur lycée de Paris. Evidemment il n’a pas la notoriété de Louis le Grand ou Henri IV, mais quand on sélectionne les élèves, il n’est pas très difficile d’obtenir de bons résultats. Turgot n’a pas fait de sélection, il a fait réussir les élèves de son quartier. Du coup le nombre de demandes d’inscription a explosé. Or l’EN a mis en place une nouvelle usine à gaz pour répartir les élèves dans les lycées, et comme par hasard la machine a déraillé : Turgot se retrouve avec 83% de boursiers pour la prochaine rentrée, dont pas mal de « jeunes issus de la diversité » qui étaient dans des établissements des quartiers nord. Est-ce un accident? Sûrement pas ! On a voulu punir un lycée qui essayait de tirer le meilleur d’élèves qui auraient dû rester à leur place et ne pas faire d’ombre aux fils de bobos : c’est ça le socialisme. Ce n’est pas la lutte des classes (surtout à l’école), c’est la réinvention des castes. Le proviseur du lycée ayant protesté, il lui a été répondu que l’erreur serait corrigée à la rentrée suivante. Pendant ce temps quelles chances laisse-t-on aux enfants du quartier qui se trouvent rejetés pour faire de la place à ceux que l’EN a choisis et qui vont très probablement pourrir l’établissement ?
Dans le même ordre d’idée, Naja Bécassine veut désormais que les écoles hors contrat s’engagent sur une charte les obligeant à suivre les programmes débiles de l’éducation nationale. Autrement dit, elles perdent tout leur intérêt. Le motif serait le risque de propagande islamique, comme si ces écoles n’étaient pas contrôlées ! Dans la réalité c’est l’EN avec sa façon de caricaturer l’histoire de France, de proposer l’arabe au primaire (alors qu’il vaudrait mieux renforcer les cours de Français), avec ses cours d’éducation civique et d’histoire des religions totalement biaisés, qui favorise l’islamisme. Il y a aussi des écoles coraniques : sont-elles aussi surveillées que les écoles hors contrat ? Hélas, j’en doute !
Je conclus sur la réforme des collèges : je ne vais pas m’étendre sur l’indigence des cours d’histoire, ni sur la stupidité d’avoir massacré les langues mortes… Tout le monde en a beaucoup parlé. Mais cette réforme ignoble a un autre effet pervers : elle coûte une fortune aux établissements et donc au contribuable, puisqu’il faut changer TOUS les manuels. Il serait peut-être temps, d’ailleurs, que l’Education nationale se modernise. Au lieu d’acheter des bouquins lourds et chers qui encombrent les cartables, que les élèves se munissent d’une liseuse qui les suivra le long de leur scolarité et qu’ils y téléchargent les manuels !