Je pense l'avoir déjà avoué ici, j'aime le baba.
Je sais pourtant que je ne retrouverai jamais le goût de celui que faisait ma mère, parce que c'était une vraie pâte levée de brioche, avec de la levure de boulanger, qu'elle l'imbibait ni trop, ni trop peu, qu'il cuisait dans un moule à savarin, qu'elle le servait avec une crème pâtissière qui remplissait le centre, et qu'il était joliment décoré de fruits confits merveilleux, cerises et bâtonnets d'angélique.
Il faut savoir tourner la page ... et ne pas se frustrer de jolies découvertes.
Les babas de Danilo n'ont rien à voir avec ma version proustienne. C'est peut-être la raison qui m'a fait succomber. Ils sont à l'opposé, ce qui fait qu'ils n'entrent pas en compétition avec mon souvenir.
Vous savez peut-être que ce dessert a été conçu pour un roi en hommage à une princesse ... Nicolas Stohrer imbibe un kouglof un peu sec avec un alcool pour satisfaire Stanislas Leczinski, roi de Pologne en exil en Lorraine. Il faut bien lui trouver un nom. Le monarque était admiratif de la capacité de Shéhérazade à capter l'attention du roi de Perse. Il aurait donc spontanément suggéré baba, en référence à Ali Baba, personnage des contes des mille et une nuits.
Il est le roi du tiramisu mais il régale aussi les clients de son restaurant avec des babas à la mode napolitaine depuis trois ans.
Etant donné la particularité de la pâte qui doit lever, et bien qu'il pourrait la faire lui-même, il a préféré s'associer avec une pâtisserie. Et c'est en partenariat avec "Eva" du Faubourg Saint-Honoré, qu'il a imaginé une série de déclinaisons qu'il finalise lui-même à la minute avant de les servir.
Sont ainsi nés, pour les grandes personnes :
- le baba cool, au rhum
- le babacello, au limoncello
- le baba bouchka, à la vodka
- le babatreau, au Cointreau
- le babagnac, au Cognac
- le grand baba, au Grand Marnier
- le baba pop, à la Poire William
- le red baba, aux fruits rouges
- le babacar, au caramel
- le baba choc, au chocolat
- le babagrumes, aux agrumes
Le fourrage est aussi réussi que les sirops. Ils sont moelleux sans être spongieux, parfumés, pas trop sucrés. parfaits. Je n'ai pas tout gouté. Cela n'aurait pas été raisonnable mais je n'ai trouvé aucun défaut, même au babagnac alors que je préfère de loin le Calvados au Cognac.
On peut déjà choisir entre plusieurs formules entre parfum unique (vendus par 3 dans une petite boite ronde) jusqu'au panachage (par 9).
Et bien entendu le restaurant/épicerie fine de DaNilo au 4 rue Corvetto, 75008, Paris. Soit pour les partager entre amis, au bureau, à la maison, ou sur place après quelques tranches de jambon à la truffe (sublime!) avec la boisson phare du moment, le Spritz qui est (aussi) une spécialité de la maison, servi généreusement mais si frais, si bon que le temps de sortir l'appareil photo il s'était, comment dire, ... évaporé ...