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Les faiseurs de waders

Publié le 10 juillet 2016 par Ziril

Ma première paire de waders Simms, je l'avais achetée à Livingstone, Montana, il y plus de 20 ans, j'étais fier, je quittais des années de Néoprène qui puaient l'œuf pourri et le poisson mort. Ce changement avait été pour moi, comme beaucoup d'entre nous, le début d'une histoire d'amour avec la marque Simms, bien entendu comme dans beaucoup d'histoires il y a eu des égarements, des waders bons marchés que l'on jette au bout d'une saison, (je pêchais alors plus de 100 jours par an), des waders chinois qui vous rafraichissaient alors que vous vouliez être au sec, des waders d'autres marques prestigieuses, j'ai tout essayé mais j'ai racheté un Simms G3, puis il a vieilli et commencé à fuir, on me l'a remplacé pour la somme du transport. Bref, j'ai deux waders, un fourré de chez Patagonia pour avoir chaud aux pieds et un G4 que je ballade autour du monde. Je l'aime. il est commode. Mais surtout je l'aime encore plus après avoir vu ces films car, il devient un objet avec une âme car je sais qui l'a fabriqué, avec passion devrais-je rajouter. Mon wader c'est un peu comme une armure, je sais que quand je l'enfile, un monde de possibilité s'offre à moi et je suis comme protégé et pourtant en symbiose totale avec la rivière qui m'entoure. Le site mis en ligne par Simms, montre le côté humain de la fabrication, et je suis heureux de voir des mecs tatoués qui ont mon âge, plutôt que des enfants, payé une queue de cerise. Mais voilà, il y a un problème et je profite de ces films et de la pub que Simms fait pour en parler. Je discutais avec l'importateur européen de la marque, un Norvégien, et alors qu'on se racontait des histoires de pêcheurs, je lui demandais quand Simms allait prendre de la pub sur les sites web ou les magazines européens comme il le font aux USA; la réponse, je le cite " The waders makers, Nous n'avons pas besoin de faire de la pub, notre pub est faite tous les jours au bord de l'eau "... J'ai essayé de lui faire comprendre que la presse, qu'elle soit sur papier ou sur le web a besoin d'argent et que nous ne pouvons pas décemment parler de leurs produits sans un investissement de leur part. Notre boulot, c'est de vous partager ce que l'on trouve formidable, ce qui nous attire, que ce soit des rillettes, des cannes à pêche ou une pétrolette, et les retombées ne sont pas pour nous mais pour les fabricants. Alors, devant le regard incrédule de mon interlocuteur, je me suis dit: tu nous prends pour des cons, mec. Alors, aujourd'hui, je parle de l'amour que j'ai pour le travail bien fait, pour les produits de qualités, mais si les fabricants ne jouent pas le jeu, nous ne le jouerons plus non plus. Profitez-en, pas sûr que ça dure.

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