« Tu as toujours été un gentil garçon. » Un si gentil garçon, de bonne famille. Tu te payais le luxe de vouloir vivre ta vie, tu jouais dans un groupe de rock, portais les cheveux longs et refusais catégoriquement de travailler dans la banque comme papa : tu semblais si inoffensif, Polo. Pourtant, dix ans après, quand Blanca resurgit, tu n’es plus toi-même qu’un fantôme, une ombre, un cauchemar vivant. Ton boulot, les conversations avec ton psy, ta merveilleuse Gabi : rien n’a pu te sauver, et aujourd’hui tu es là, sur ce bord de trottoir, à quelques mètres de ta victime, pantelant, exténué, acculé. La gentillesse est le plus beau des déguisements, le plus cruel aussi.
Un livre dérangeant… Et c’est peu de le dire.
Polo nous entraine avec lui dans sa descente aux enfers, dans son passé tourmenté. La narration est parfois compliquée à suivre mais c’est aussi ce qui donne son genre à ce roman. On a l’impression de plonger avec Polo dans sa conscience, dans son subconscient, dans les méandres de son passé. On s’enfouit avec lui dans ses incohérences.
On découvre sa vie passée, sa vie présente. On passe d’une époque à l’autre. Polo accompagné de ses amis, jouant dans un groupe de rock… Anti-conformiste… Et on se demande où sont passés ses idéaux d’étudiant ? Qu’est-ce qui l’a poussé à les abandonner ? A abandonner le rock ? Son groupe ? Ses amis ?
L’auteur pose des briques, petit à petit, construisant et reconstruisant cet homme, au fur et à mesure de ses mensonges, de ses incohérences, de son exploration… On a l’impression de lire un thriller, on est troublé par cette histoire et à la fois, horrifié… C’est haletant, c’est bluffant, c’est dur à lâcher… Et le dénouement m’a scotché. En somme, un livre coup de coeur. A lire. Absolument.