Tarzan // De David Yates. Avec Alexander Skarsgaard, Margot Robbie et Christoph Waltz.
Échec au box office américain, Tarzan tente de reproduire ce que Peter Jackson avait réussi à faire avec Kong Konh il y a de ça près de dix ans maintenant. Sauf que Tarzan est un royal échec, un film manquant cruellement d’entrain et de saveur. Servi par un David Yates peu inspiré, Tarzan est une grosse production sous vide de laquelle ressort peu de choses si ce n’est l’ennui terrible du spectateur. Sincèrement, j’avais envie d’être surpris et c’est tout le contraire qui s’est malheureusement passé. Certes, il y a de grands paysages, de grandes scènes de combat avec notre héros mais il manque un truc pour que le film fonctionne réellement bien. J’en attendais surement trop, peut-être car l’historie de Tarzan est de base une belle histoire et que l’on perd tout le côté émotionnel derrière des séquences plus ridicules les unes que les autres. Dès que le film tente de nous plonger dans l’émotion, celui-ci oublie de nous toucher alors que l’histoire de Tarzan et Jane s’avère être ultra ronronnante et pas très passionnante. Le tout n’est pas honteux, mais il souffre de tout un tas de comparaisons sans compter que le plus intéressant (le passé de Tarzan) n’est évoqué qu’au travers de flashbacks pas toujours succulents).
Après avoir grandi dans la jungle africaine, Tarzan a renoué avec ses origines aristocratiques, répondant désormais au nom de John Clayton, Lord Greystoke. Il mène une vie paisible auprès de son épouse Jane jusqu'au jour où il est convié au Congo en tant qu'émissaire du Commerce. Mais il est loin de se douter du piège qui l'attend. Car le redoutable belge Leon Rom est bien décidé à l'utiliser pour assouvir sa soif de vengeance et sa cupidité…
Alexander Skarsgaard est un autre des problèmes de Tarzan. J’adorais cet acteur dans True Blood. Il était parfait dans le rôle du cynique de service alors qu’ici, dans un rôle beaucoup trop sérieux pour lui, il ne parvient jamais à libérer une once de ce qui fait le charme de son jeu. On reste alors de marbre face à une performance qui manque cruellement de profondeur. Du coup, cela permet de porter la lumière sur Margot Robbie qui pour le coup est la bonne surprise de ce film. Elle incarne la femme forte et combative qu’il fallait de façon suffisamment intéressante pour que l’on n’ait pas envie de décrocher. Quant à Christoph Waltz, il fait dans le classique le plus filiforme qu’il soit, oubliant lui aussi de faire de son rôle de vilain un rôle remarquable. L’acteur est bon, mais son personnage n’est pas solide pour un clou et tombe avec l’acteur. Ainsi, Tarzan souffre d’un casting qui n’est pas aidé par le scénario mais également par le jeu limité de certains. Pourtant, il y a des tas de têtes connues, comme Djimoun Hounson ou encore Samuel L. Jackson qui savent faire le boulot qu’on leur demande en temps voulu. Est-ce suffisant ? Non, car ce ne sont que des moments anecdotiques dans un film qui cherche toujours à faire plus que ce dont il est réellement capable.
A la fin, on est lessivés. Pour tout vous avouer, j’ai même piqué un somme durant un bon quart d’heure et en me réveillant, je ne suis pas vraiment posé trop de questions puisque l’histoire n’avait pas vraiment avancé. David Yates et son directeur de la photographie dont quant à eux des choix visuels assez douteux. Afin de nous montrer l’étendue de la jungle le film tente l’ampleur des décors sans avoir une once de volonté. Celui qui a travaillé sur les derniers volets de la saga Harry Potter aurait pourtant dû savoir utiliser tous les moyens d’une grosse production et faire des sauts de liane du héros quelque chose de purement héroïque et épique mais rien de tout cela ne nous est réellement proposé. Finalement, Tarzan est donc un film ennuyeux, qui n’a aucune idée de ce que c’est que le grandiose et qui fait n’importe quoi avec ce héros connu de tous. C’est comme si en passant ici, le héros avait perdu toute son identité. Le film est alors clinique, parfois laid, trop gentillet quand il s’agit de parler d’amour (on n’est plus en 1997 à l’épique de Titanic et encore, James Cameron savait s’y prendre lui au moins pour faire de belles scènes).
Note : 2/10. En bref, Tarzan est passé à la moulinette hollywoodienne, pour le pire.