Ce matin, j'aurais aimé vous parler de football, ce sport pratiqué et appécié par des millions de fans, cet sport qui requiert à la fois des qualités individuelles et collectives, cet art de manier la balle et de la distribuer par de longues transversales et des mouvements d'équipe savamment orchestrés. J'aurais aimé vous parler d'un beau match de football, d'une victoire acquise par la qualité des joueurs en présence, formés par un entraîneur de grande renommée, à l'image de ce qui s'était passé vendredi dernier, lorsque onze joueurs au maillot orange ont imposé leur savoir-faire et leur courage collectif à onze bleus besogneux et nonchalants.
Hélas, le match d'hier ne fut pas du football. Qu'avons-nous vu?
- un drame à la mesure de l'équipe de France, privée d'entrée de jeu d'un de ses éléments les plus offensifs, et contrainte à un meli-melo autour de l'entrée puis de la sortie rapide (et involontaire) de Nasri
- un gâchis, un arbitre - Lubos Michel - mettre à sac 90 minutes de spectacle, en prononçant la "double peine" à l'encontre de l'équipe de France (expulsion + penalty). Une expulsion seule aurait suffi, un penalty seul aurait suffit, mais il aura fallu infliger les deux aux tricolores, et les priver de toute chance raisonnable de l'emporter, à peine 20 minutes après le début du match. Cela me rappelle l'expulsion du gardien d'Arsenal, il y a deux ans, qui avait brisé tout espoir de voir un "beau" match. Quand ces arbitres comprendront-ils qu'un carton rouge, cela se distribue avec parcimonie?
- une équipe d'Italie offensive pendant dix minutes après l'expulsion, laborieuse pendant le reste de la rencontre, incapable de mettre des buts sur des actions (un penalty + un tir dévié par Thierry Henry)
- une équipe de France en pré-retraite, dont certains joueurs (Makélélé, Thuram, Sagnol) ont attendu la défaite d'hier pour annoncer leur retraite internationale. Mais messieurs, si l'heure de rendre vos crampons était si proche, pourquoi avoir accepté de défendre les couleurs une n-ième fois, et privé d'autres joueurs plus jeunes, mais ceryainement aussi talentueux, venir le faire à votre place?
- un entraîneur pathétique, non seulement se déclarer fier après avoir deux défaites et un match nul, une dernirèe place et une différence de but de -5 (!) en trois matchs, mais encore, profiter de l'interview d'après match pour demander en mariage sa compagne - présentatrice de l'émision sportive qui suit. Ce mélange des genres - vie privée, vie publique - est consternant, on se demande si Mr Domenech en a seulement conscience. Cela conduit à des dérives dont l'expression la plus affligeante est peut-être le costard dressé par Nicolas Canteloup ce matin sur Europe 1.
Non décidément, hier soir, ce n'était pas du football. C'était un spectacle comique, un film burlesque, une parodie de ce qu'on a vu pendant toute la saison 2007-2008 dans le championnat français, quelque chose comme "Le Paris Saint-Germain joue a l'Euro"...