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Eva Joly était en visite en Grèce, un pays miné par le mal de la corruption. Ce mal touche le trésor public, du citoyen fraudant l'assurance maladie au ministre blanchissant de l'argent en passant par les dessous de table dans le monde de l'entreprise. Pour cette dame de vertu incontestable, l'impunité, c'est une manière de vivre au-dessus des lois, parce qu'on est plus fort que la loi, Eva n'avale pas le mensonge pour dire, dans un langage transparent, ce qu'elle pense de la justice: "Je ne m'y résigne pas. Nous pouvons encore empêcher que nos enfants connaissent à l'âge adulte un monde où l'impunité régnerait en maître parmi les élites, où seuls les citoyens lambda auraient des devoirs. Vous pouvez lutter contre la corruption avec votre smartphone. Chacun peut devenir militant dans son quartier, avec un simple smartphone. Vous pouvez par exemple photographier un établissement public et vérifier si son budget correspond". Hélas! L'Algérie n'est pas la Norvège et Eva n'est ni la cousine de Benghebrit ni la copine de Feraoun. Elle n'est pas une fonctionnaire chez Tayeb.
Chez nous le smartphone véhicule la fraude dans le monde de l'éducation. Il est utilisé dans les choses négatives. Voulant développer ces négatifs, Feraoun ne reconnait pas les bienfaits de l'internet. La vision de Feraoun, si vision existe chez nous, est peut être différente de la vision d'Eva. Elle trouve la solution facile pour développer ces négatifs dans son laboratoire photo amateur. Elle coupe l'Algérie du monde extérieur et prive quarante millions d'Algériens de cet outil d'information et trouve ça normal. Elle pense que l'Algérie est contrôlée par un cybercafé qui lui appartient. Idée brillante, le cybercafé de Feraoun est fermé pour laisser les candidats au bac travailler dans le calme et la confidence. Une chose est certaine, les enfants du peuple sont plus intelligents que leurs dirigeants. Ils savent comment utiliser le VPN (Réseau Privé Virtuel) pour ne plus passer par le contrôle de M. M'Hamed Toufik Bessai, l'ex-gérant du cybercafé de Feraoun.
Notre ami, Ami Baba, peut nous dire, à peu près, combien coute une journée sans Internet pour un pays qui se respecte. Quant à Benghebrit, elle a dépassé ses limites pédagogiques. Elle voulait profiter d'un été calme pour mener la réforme des programmes scolaires. Elle doit plier ses bagages et prendre la route vers la zaouïa de Djelfa pour plaider sa cause. Son école a détruit la civilisation. Elle me rappelle l'univers post-apocalyptique dans lequel les anges tiennent le mauvais rôle. Pire que des anormaux, pire que le démon lui-même, les anges de mauvaise foi utilisent les moyens les plus pervers et cruels pour formater les cerveaux de nos enfants. C'est bien dommage, l'école n'est pas entre de bonnes mains.