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Le 45e festival de Saintes vient de s'ouvrir. Nous sommes allées à la pêche aux informations pour en savoir un peu plus sur l'édition qui vous attend et sur ces personnes qui permettent au festival d'avoir lieu. Stephan Maciejewski, directeur artistique et Odile Pradem-Faure, directrice générale de l'association ont bien voulu répondre à nos questions.
Comment s'annonce la 45e édition du festival ?Stephan Maciejewski : Du point de vue météorologique très bien. Pour les billets, les gens s'y prennent à l'avance et si aucune année se ressemble celle-ci est bien dans la moyenne.
Quelle surprise doit-on attendre ?Stephan Maciejewski : Les surprises seront surtout pour les gens qui vont entendre des œuvres qu'ils ne connaissent pas.
Quels sont les critères pour choisir les musiciens du festival cette année ? Stephan Maciejewski : Est-ce que cette édition 2016 donne une place plus importe aux jeunes ? C'est un peu différent pour chacun des groupes. J'essaie de ne pas de choisir des gens, mais de faire une programmation équilibrée avec différents styles de musiques. Les critères c'est une question de goûts donc très subjectifs.Stephan Maciejewski : La plupart des artistes du festival ont 30 ans et moins. Je préfère donner la chance aux jeunes artistes en début de carrière, pour leur donner une chance et, car je crois en eux. Prendre des risques avec des jeunes c'est l'assurance de n'être jamais déçus. Ils ont une fraîcheur que les plus âgés n'ont pas.
Pouvez-vous nous parler de l'histoire du festival ?Odile Pradem-Faure nous a offert une vision plus personnelle du festival.
Le festival fête aujourd'hui ses 45 ans, est-ce que quelque chose de spécial est organisé pour l'occasion ?Odile Pradem-Faure : Figurez-vous que nous venons tout juste de finir la page Wikipédia du festival donc vous pouvez la consulter, vous trouverez toutes les informations nécessaires. Mais on peut dire que le festival est une histoire de gens passionnés qui tentent de poursuivre l'œuvre d'Alain Paquier et ont réussi à entraîner avec eux notamment les personnes qui nous financent. Ce sont aussi des personnes qui ont à cœur de faire rayonner la ville de Saintes. La plupart sont bénévoles et l'équipe s'étoffe d'année en année.
Dans ce festival, il y aura pourtant des temps forts, quels seront-ils ?Odile Pradem-Faure : Non. À Saintes nous n'aimons pas les anniversaires et nous ignorons systématiquement les événements particuliers à célébrer dans l'année. Nous n'avons jamais fêté aucun anniversaire ni du festival ni d'aucun compositeur. Cette édition est juste la 45e, c'est tout.
Quelles sont les années qui ont été les plus réussies ?Odile Pradem-Faure : Cela dépend pour qui. Il y a plusieurs temps forts dans un festival. Les temps forts artistiques, Stéphane vous en parlera mieux que moi. Après, il y a les temps forts pour les bénévoles, pour les festivaliers... tout dépend du point de vue. Pour ma part, le moment que j'attends le plus dans ce festival est le retour de Véronique Gens. Elle n'est pas venue à Saintes depuis 20 ans et je l'admire beaucoup.
Quelle était la fréquentation l'année dernière et combien sont attendus cette année ?Odile Pradem-Faure : En termes de fréquentation, 2013 était une année assez exceptionnelle. L'année dernière, la couverture médiatique était particulièrement importante grâce au concert d'ouverture qui était une création originale. Mais la question du succès est également subjective et dépend une nouvelle fois du point de vue de chacun.
Quel est votre rôle dans le festival ?Odile Pradem-Faure : L'année dernière nous avons vendu 12 000 places et on espère faire au moins aussi bien cette année puisqu'il y a autant de concerts et autant de places à vendre.
Depuis combien de temps travaillez-vous à l'abbaye ?Odile Pradem-Faure : Dans le cadre du festival mon rôle est le même que tout au long de l'année c'est-à-dire de soutenir les équipes et de gérer l'association. Pour autant, pendant le festival mon rôle est relativement peu important. Je peux m'absenter pendant deux jours sans que cela soit un problème. Mon rôle pendant cette semaine est principalement un rôle de représentation de l'association. J'accueille les institutionnels, les artistes et j'essaye de faire en sorte que tout se passe bien.
Est-ce que vous connaissiez le festival avant d'y travailler ?Odile Pradem-Faure : Je suis ici depuis 1992, je vous laisse faire le calcul (rire).
Qu'est-ce qui a le plus changé dans le festival depuis que vous y êtes ?Odile Pradem-Faure : Non pas du tout. Je venais de m'installer en Charente Maritime depuis un an et j'étais venue, totalement par hasard en visitant le site, assister à des répétitions. J'avais entendu des chanteurs qui se sont révélés par la suite être le Collegium Vocal de Gent. Mais je ne connaissais pas le festival et je l'ai découvert presque par hasard, car je ne suis pas mélomane à la base.
Qu'est ce que vous aimez le plus au festival de Saintes ?Odile Pradem-Faure : Il y a eu tout d'abord une évolution musicale. En 1992, on faisait encore plus de 70 % de musique exclusivement baroque. Au fur et à mesure des années la programmation s'est considérablement élargie. Mais ce qui a le plus changé est le cadre. Il y a quatre ans, l'acquisition de la voile a permis la mise en place d'un lieu de convivialité. L'Abboutique a également apparu et il est de plus en plus agréable de venir au festival. Les premières années, des festivaliers nous racontaient qu'ils avaient connu des festivals où au moment du concert, les clés de l'abbatiale étaient introuvables et le public restait devant la porte sans pouvoir entrer.
Dernière question : est-ce que vous pouvez nous parler un peu de l'incident qui a eu lieu à propos du concert de ce soir ?Odile Pradem-Faure : Le rapport avec les artistes est vraiment intéressant notamment, car il y a une véritable proximité. J'aime aussi la lumière de la Charente Maritime sur la pierre de l'Abbaye à 19 heures quand on rentre au concert, j'aime découvrir de nouveaux artistes. Je ne me lasse pas d'écouter Bach dans cette abbatiale, car je trouve qu'elle a une acoustique particulière. Et puis j'aime l'effervescence qu'il y a pendant ces 10 jours de festival.
Odile Pradem-Faure : Il y a eu des écoulements d'eau sur les instruments ce qui est grave à la fois pour ces derniers et pour les instrumentistes. Cela complique les choses pour le concert de ce soir, mais il devrait se dérouler normalement.
Propos recueillis par Kyra Chartton, Eléonore Terville, Manon
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