· Identifier les conditions sévères cachées à l’origine de la syncope : c’est le premier objectif du test, qui répond aussi et plus largement au besoin d’un protocole standard et cohérent d’examen en salles d’urgence, pour une meilleure détection des maladies graves liées à l’évanouissement. En cas de diagnostic de risque cardiaque élevé, alors le patient est orienté vers un service spécialisé de l’hôpital pour une évaluation approfondie.
· Limiter l’encombrement des urgences : dans l’autre sens, l’auteur principal, le Dr Venkatesh Thiruganasambandamoorthy, médecin urgentiste et scientifique à l’Hôpital d’Ottawa remarque que » la plupart des patients admis à l’hôpital à la suite d’un évanouissement ne devraient pas être là. Ces patients peuvent passer de 4 à 7 heures en service d’urgence avant leur décharge « . C’est l’autre objectif de cet outil, limiter » l’encombrement » des urgences.
Le test de » dépistage » est en fait assez simple : il consiste en 9 questions pouvant aider les médecins des urgences à identifiées les conditions cachées à l’origine de la syncope.
Sur les 4.030 patients victimes d’évanouissements reçus dans 6 services d’urgence, 147 ont subi un événement grave dans le mois suivant la sortie de l’hôpital. Après étude de l’ensemble des résultats cliniques de ces patients, l’équipe a pu identifier 8 facteurs majeurs de dépistage. Une fois combinés, ces facteurs donnent un score de risque total du patient, de très faible à très élevé.
Parmi les facteurs ou critères majeurs à prendre en compte :
· le diagnostic du médecin de la cause de l’évanouissement,
· les signes d’un type fréquent d’évanouissement sans gravité (chaleur, foule, station debout prolongée, fatigue, peur émotion, stress, douleur…)
· les antécédents de maladie cardiaque
· des mesures anormales à l’électrocardiogramme (ECG)
· des niveaux plus élevés de troponine, une protéine spécifique du muscle cardiaque.
Rappelons enfin, comme cette étude (2012) présentée dans la revue Neurology, que l’évanouissement est lié à la fois à des facteurs génétiques et environnementaux : si cette courte interruption de l’apport d’oxygène au cerveau qui se traduit par une brève perte de conscience est souvent une réponse à des facteurs déclenchants externes, des facteurs génétiques entrent également en compte dans la propension ou susceptibilité à l’évanouissement.
Source: Canadian Medical Association Journal June 27, 2016 doi:10.1503/cmaj.151469 The Canadian Syncope Risk Score for Acute Management of Syncope