Au début, j'ai pris un petit panier parce que cela aurait été bien suffisant avec ma liste d'épicerie. Pendant que j'arrêtais au guichet automatique, la coquine est allée le reporter.
Et elle est revenue avec celui-ci. Naturellement, j'ai dit non, "tu es trop grande, c'est pour les petits, etc." J'ai failli avoir une crise de bacon (j'étais prête), mais j'ai tenu mon bout.
Le fameux carrosse d'auto de course!
Elle a insisté pour prendre un grand et j'ai dit oui. Dès la section des fruits et légumes, elle voulait s'asseoir dedans. J'ai hésité, puis je me suis dit: Camille est dyspraxique, elle a eu une grosse journée, elle est fatiguée, pourquoi pas!
En passant de la section de la boulangerie à la viande, nous avons croisé un couple et le monsieur a approché ma fille et lui a dit de sa grosse voix qui porte loin: "ah! Le beau bébé!"
Je me suis approchée de sa tête doucement et je lui ai demandé: "est-ce que tu veux que j'explique au monsieur pourquoi tu es assise dans le carrosse?" Elle fuyait mon regard, tous les regards et elle m'a dit non. Je lui ai dit ok, alors, lève la tête, on les ignore. Et c'est ce que nous avons fait.
Une fois de retour dans la voiture, Camille m'a dit que les "gens étaient méchants des fois, veux pu ici". J'ai eu un peu de difficulté à savoir exactement ce qu'elle voulait dire. Je lui ai expliqué ensuite que je ne pensais pas que le Monsieur était vraiment méchant dans son coeur, mais qu'il ne le savait pas qu'elle avait un handicap parce que c'est invisible.
Sans être méchant, il était forcément "CON". Elle a aussi ajouté "pas ma fête lui". Nous avons eu une belle conversation. J'ai aussi fait un retour sur le carrosse d'auto de course, que si elle avait été dans celui-ci, il aurait peut-être eu raison de la traiter de bébé et qu'à partir de maintenant, je ne voulais plus qu'elle me demande de prendre le prendre ou encore celui de pompier.
Je lui ai aussi dit qu'une prochaine fois, j'étais pour prendre la parole et expliquer aux gens si cela se représentait comme situation.
Nous avons eu une belle soirée, mais elle me revenait souvent avec "pas bébé lala, moi!". Moi, j'avais comme une barre au milieu de la poitrine et quand les enfants se sont endormis, je suis sortie dehors sur mon balcon pleurer.
Parce que ça me fait mal à moi aussi, quand on rit de ma fille handicapée. Puis, je me suis promis de venir par ici écrire sur cette histoire pour continuer ma mission de faire une éducation sociale quant aux handicaps et aux différences.
J'ai aussi reçu beaucoup de support de mes amis virtuels, dont cette photo qui me fait sourire!