L’intelligence artificielle, la plus grande création de l’humanité?

Publié le 07 juillet 2016 par _nicolas @BranchezVous

Technologie

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Plus souvent présentée dans les films de science-fiction comme l'ennemi intangible contre lequel l'humanité ne peut rien, l'intelligence artificielle n'est guère plus rassurante dans la vraie vie. Les progrès informatiques allant croissant, doit-on avoir réellement peur de l'intelligence artificielle?

L'humain a toujours su tirer profit de son intelligence pour se sortir des plus mauvais pas et s'adapter là où la plupart des espèces n'ont pu que subir leur environnement, quitte à disparaître totalement de la surface de la planète. L'arrivée de l'informatique a propulsé les capacités de calcul d'un bon en avant faramineux que seuls les ordinateurs étaient capables de nous offrir. Mais voilà, comme avec chaque invention, toute création à son côté obscur.

Certes, la plupart des innovations technologiques ont permis d'aller plus haut, plus loin, plus vite, le tout en étant généralement plus sécuritaire. Évidemment, on oublie le nucléaire qui, malgré des avantages évidents, reste encore la création humaine la plus dangereuse (si l'on ne tient pas compte de la multitude de virus créés volontairement). Mais il se pourrait bien que les choses changent et que la toute dernière création humaine, l'intelligence artificielle, ouvre une nouvelle boîte de Pandore encore bien plus effrayante.

Les dernières versions d'I.A. éludent même le fameux test de Turing qui est censé pouvoir différencier un être humain d'une machine "pensante".

En effet, malgré quelques échappées volontaires (Hiroshima et Nagasaki) ou non (Tchernobyl et Fukushima), la technologie nucléaire est tout de même bien maîtrisée, même si les déchets qu'elle produit, eux, ne le sont pas du tout. Il n'en ira peut-être pas de même avec l'intelligence artificielle, qui selon certains spécialistes du domaine, risque d'échapper tout bonnement à tout contrôle humain. Nous ne pourrons donc plus traiter, comme à l'habitude, notre dernière création technologique comme un esclave servile suivant la maxime : "Je pense, donc tu suis". Une intelligence artificielle devant pouvoir penser par elle même, même si c'est une simple assistante.

Tandis que l'on découvre chaque jour de nouvelles facettes et applications à ce que l'on pourrait qualifier de la plus grande création humaine, l'intelligence artificielle se complexifie. Ces dernières versions éludant même, selon une équipe de chercheurs, le fameux test de Turing qui est censé pouvoir différencier un être humain d'une machine "pensante". Kevin Warwick et Huma Shah ont en effet découvert que si l'intelligence artificielle ne répondait pas à certaines des questions du test de Turing en maintenant le silence (selon les droits accordés à tout citoyen américain par le cinquième amendement de leur constitution), son correspondant ne pourrait d'aucune façon déterminer s'il s'adresse à un humain ou une machine.

Ami ou ennemi?

Après avoir battu le meilleur joueur au jeu de Go 20 ans après l'exploit de Deep Blue contre Gary Kasparov aux échecs, on développe désormais des intelligences artificielles pour battre autre chose que des niveaux de Super Mario.

Lors d'une récente simulation, Alpha, une intelligence artificielle développée par la firme américaine Psibernetix, spécialisée dans la défense, a battu à plat de couture l'un des meilleurs pilotes instructeurs de l'école de formation de l'U.S. Air Force équivalente à la fameuse Top Gun de la marine américaine. Le colonel Gene "Geno" Lee a qualifié son opposant de "la plus agressive, la plus réactive, la plus dynamique et la plus crédible intelligence artificielle qu'il ait pu voir ou affronter".

Certes à la retraite, l'ancien instructeur était quand même qualifié par ses pairs comme possédant une "expertise considérable des avions de chasse et du combat aérien". Le colonel a même ajouté : "On aurait dit qu'elle connaissait mes intentions et réagissait instantanément à mes changements en vol et à mes déploiements de missiles. Elle savait comment se débarrasser du tir que je faisais. Elle passait instantanément d'une action défensive à une action offensive quand il le fallait."

Bref, de quoi faire froid dans le dos venant d'un vétéran chevronné. Histoire d'en ajouter une couche, cette I.A. n'a pas besoin d'une bombe pour rouler (elle a été testée sur un PC à 500$) et pourrait même se contenter d'un Raspberry Pi à 35$ pour fonctionner correctement.

Les travaux de la firme américaine ont même été soulignés par l'Université de Cincinnati et publiés dans le Journal of Defense Management. Le professeur d'ingénierie aérospatiale et mécanique de ladite université, Kelly Cohen, a déclaré : "Le système Alpha, au fur et à mesure qu'il continuera à apprendre et à s'adapter dans des versions futures, deviendra l'équivalent de l'AlphaGo ou de tout autre ordinateur meilleur qu'un humain. [...] En terme d'émulation du raisonnement humain, je pense que ce sera pour les appareils sans pilote l'équivalent de ce que le Deep Blue d'IBM contre Kasparov a pu être pour les échecs."

Encore là rien de très rassurant.

"Soyons positifs" qu'ils disaient!

Heureusement, certaines entreprises leur permettent de rêver, histoire de les rendre encore un peu plus humaines. Mais les firmes de défense qui poussent le développement des I.A. dans ses derniers retranchements n'essaient pas de vendre l'aspect "meilleur que l'humain", mais plutôt du "meilleur ailier qu'une escadrille n'ait jamais eu".

Il ne reste plus qu'à espérer que l'I.A. ne se rebelle pas car là, même Maverick et Goose ne pourraient pas faire grand-chose!