Après avoir ironisé il y a quelques jours sur les péripéties internétiques de l’inénarrable journaliste à carte de presse Jean-Paul Ney, qui nous a bien fait rire, au sein de la #TeamJipoune, passons à présent au sérieux de l’affaire. Hier, j’ai assisté au live tweet de @Jmucchielli, journaliste judiciaire indépendant, qui tient blog au nom d’éprisdejustice. Il s’agissait d’une sombre affaire de barbouserie de violation de secret professionnel pour les uns, et pour l’autre journaliste de bas étage d’avoir diffusé des informations couvertes par le secret de l’enquête concernant l’attentat de Charlie Hebdo, ce funeste 7 janvier 2015. Autant vous dire qu’alors, la moindre information, son interprétation hasardeuse par sa fuite éventuelle sur les réseaux dits sociaux pouvait avoir des conséquences désastreuses, et mettre inutilement en danger la vie de certains innocents. C’est pourtant ce moment précis qu’ont choisi deux policières, un ex agent de la DGSE, Pierre Martinet, et Jean-Paul Ney, un fameux « journaliste de terrain » spécialisé dans le terrorisme et les zones de guerre, phénomène de Twitter paré au prétoire, pour balancer des informations sensibles, sans aucune précaution. Justification du grand journaliste reporter de guerre connu pour son grand souci de la déontologie journalistique :
« Il y a des impératifs prépondérant qui convergeaient, et je me suis permis de diffuser, notamment pour informer mes confrères feignants, ceux qui se contentent de recopier des dépêches. »
Ses collègues apprécieront. On apprend également l’étrange concours dans l’histoire du si droitier syndicat Alliance, qui a manifestement outrepassé ses fonctions, en propageant en masse des informations sensibles sur cette enquête. Sachant tout cela, ça fait peur… Que ce soit en termes d’information ou de sécurité intérieure, en lisant cet article, on se dit qu’on confie vraiment notre vie à n’importe qui, et surtout en l’espèce à de vrais irresponsables. J’espère qu’ils seront sanctionnés comme il se doit. Mais je vous laisse en compagnie de l’article de Julien Muchielli, visible ici, afin que vous compreniez mieux. Il traduit bien notamment l’ambiance indicible qui entoure les interventions de Jean Poney, pour mieux saisir sa psychologie si particulière. Moi, j’ai fait le job, je vais dîner.
Post-scriptum : un petit cadeau bonus sur les incroyables pratiques de Jean Poney…