Présidence française de l’Union européenne :
défis pour une politique des droits humains crédible et sans complaisance COMMUNIQUÉ DE PRESSE
Bruxelles/Paris, le 11 juin 2008 - réf : SF 08 M 54
Présidence française de l’Union européenne : défis pour une politique des droits humains crédible et sans complaisance
Tandis que la France s’apprête à prendre la présidence de l’Union, Amnesty International présente ses dix recommandations pour améliorer la protection des droits
humains en Europe et à travers la politique de l’Union.
Si le vote de ce 12 juin en Irlande le permet, le trio de départ des présidences française, tchèque et suédoise inaugurera une nouvelle phase en Europe avec les réformes du Traité de Lisbonne et
un Parlement européen et une Commission européenne recomposés. Ceci sera une occasion unique d’honorer les engagements en matière de droits humains en procédant à un examen d’ensemble de la
politique de l’Union dans ce domaine.
Dans un briefing remis au gouvernement français Amnesty International pointe des défis particuliers pour les six prochains mois, tels que le besoin de garantir le plein respect des droits des
réfugiés, des demandeurs d’asile et des migrants.
Dans ce domaine en particulier, Amnesty International s’inquiète de la directive sur le retour des immigrants irréguliers, en cours d’examen, qui prévoit une détention pouvant aller jusqu’à 18
mois pour des personnes qui n’ont pas commis de crime. L’organisation est préoccupée par le « Pacte sur l’immigration et l’asile » proposé par la France, où le souci de répression semble
l’emporter sur celui de protection.
«Crier haro sur les migrations irrégulières n’est pas très constructif dans le contexte actuel car cela risque d’aggraver ce que l’on observe déjà en Italie par exemple, où les immigrants
sont stigmatisés» a dit Nicolas Beger, directeur du Bureau européen d’Amnesty International.
La France, qui va piloter l’Union et parler en son nom au cours du prochain semestre, a une responsabilité particulière de montrer qu’elle est attachée au respect et à la promotion des droits
humains. Amnesty International regrette dès lors que la France ait manqué, lors de la récente visite de Vladimir Poutine à Paris, de défendre le principe d’universalité des droits humains.
“Ce n’était pas le moment de se montrer conciliant, mais plutôt de lancer un message clair que l’Union restera ferme et cohérente au sujet des violations des droits humains en Russie ” a
commenté Stephan Oberreit, directeur d’Amnesty International France.
Les six prochains mois offrent aussi des occasions. Amnesty International, dans ses recommandations, souligne le rôle constructif que la présidence française peut jouer, par exemple au sujet de
la Banque européenne d’investissement (BEI). Cet organe de l’Union, qui gère un portefeuille presque deux fois plus important que celui de la Banque mondiale, n’a pas encore de mécanismes
efficaces pour veiller à ce qu’elle ne finance pas des projets susceptibles d’affecter les droits humains.
A l’heure où la BEI révise sa déclaration de principe sur les questions environnementales et sociales, Amnesty International appelle la présidence française à garantir que la BEI se dotera d’un
mécanisme prudentiel.
Le président de la République française a affirmé à Amnesty International France « sa ferme volonté de défendre et promouvoir le droit d'asile en Europe, qui doit rester une terre d'accueil
et de protection des victimes de persécutions». Une pétition lui rappelle cet engagement et lui présente quelques recommandations pour le droit d'asile.
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source :
http://www.amnesty.fr/index.php/s_informer/communiques_de_presse/presidence_francaise_de_l_union_europeenne_defis_pour_une_politique_des_droits_humains_credible_et_sans_complaisance