Petit-fils du célèbre clown Achille, Warren Zavatta monte aujourd'hui sur les planches avec son "One man circus show", une parodie du milieu à destination des adultes. Entretien
Crâne rasé, taille élevée, la quarantaine..., bien malgré lui, Warren Zavatta a grandi dans le milieu du cirque. Mais le meneur de revue du Paradis Latin a aussi choisi des chemins de traverses : le cinéma (pour Kusturica ou aux côtés de Darmon) ou les séries télés. Avant de présenter son spectacle au festival off d'Avignon cet été, il fait escale à Bordeaux pour une dizaine de représentations.
Expliquez-nous la genèse d'un oneman show sur le cirque...
Comme mon nom l'indique, je suis issu d'une famille du cirque. Mais je m'en suis échappé pour la musique et le théâtre classique. Cela fait bientôt dix ans que ce spectacle trotte dans ma tête. Il y a 2-3 ans, j'avais déjà tenté de le monter mais cela a avorté. C'est grâce à un ami qui tient une salle à Monaco qu'il a pu voir le jour en octobre dernier. Depuis, tout est allé très vite.
Votre CV témoigne de nombreux rôles au cinéma...
C'est vrai, d'ailleurs je viens de finir un téléfilm pour TF1. En fait, il est plus facile de faire du cinéma que du théâtre. Au départ je jouais une pièce de Brecht et j'ai reçu plusieurs coups de fils. Mais à chaque fois, je suis abonné aux petits rôles; vu mon physique et ma voix grave, j'incarne souvent le dealer, le tueur à gages. C'est un monde assez manichéen. Je le répète, ma première passion reste le théâtre, les textes classiques, ça, ça me botte. Le one-man show me permet de mélanger le tout.
En quoi ce spectacle est satirique?
Il ne s'agit pas du tout d'un spectacle pour les enfants, ne venez pas en famille ! J'aborde le fait que j'ai été élevé en roulotte, que cela m'a pesé. Je prends surtout le contre-pied du mec qui est né dans le milieu. Visuellement, je crache du feu, je joue du saxo, je jongle, je dompte des mouches en allemand, langue traditionnelle du dressage... Achille en prend pour son matricule même si je ne l'ai pas bien connu. Il reste un très grand artiste mais il a quand même abandonné sa famille et intenté un procès contre elle. Chez moi, le rire vient d'une fêlure, le show apparaît comme une thérapie. J'imagine que quand mes proches le verront, certains passages auront un peu de mal à passer.
Carine Caussieu
Jusqu'au 27 juin à 20h30 au café-théâtre des Beaux-Arts, 14-16€