Marie-Sabine Roger, c’est un bon souvenir à elle toute seule.
Une femme humble, une rencontre simple.
Quand on l’a reçu avec mes collègues il y a quelques années, elle était moins connue, elle avait écrit moins de romans mais nous étions tout de même heureuses de découvrir ce talent en devenir.
J’ai donc lu ses premiers romans adultes, ados et jeunesse puis je me suis un peu désintéressée au profit d’autres auteurs.
Alors, quand ce joli livre, aussi bien esthétiquement que dans son contenu est tombé entre mes mains, je n’ai pas hésité longtemps. Et le style et l’intrigue m’ont totalement happée.
Prune et Merlin forment un couple comme bien d’autres et mènent une existence simple jusqu’à ce qu’un de leur ami meure. Laurent était le pilier de leur vie, un repère voire un refuge.
Nulle fête sans lui ni beuverie, ils partageaient tout ou presque avec ce compagnon de longue date. Et puis, Laurent, c’était, accessoirement, l’homme qui était à l’origine de la BD à succès de Merlin…
Tout est remis en branle et les repères deviennent flous. Un moyen pour Merlin, dessinateur de BD, de se remettre en question, lui et son art ? Continuer ou arrêter ? Remettre à plus tard le deuil et faire comme si de rien n’était ?
Autant de questions qui sont soit résolues soit laissées en suspens par Marie-Sabine Roger. Elle allie avec subtilité doute et fermeté, hésitation et douceur.
Un roman qui se lit avec facilité, la poésie est au rendez-vous et on savoure les descriptions qui nous font réfléchir sur notre rapport à la vie, à l’amitié, la création artistique, à la mort (et ce que les autres en font une fois fini) et aux livres.
Tous les livres; ceux qui nous échappent, ceux qui nous marquent ou nous laissent indifférents.
Un roman prometteur qui donne envie de lire ce qu’on a pas encore lu de cette auteure qui mérite toute notre attention.
Dans les prairies étoilées, Marie-Sabine Roger, Le Rouergue, 2016