Nicolas Hulot s'est accordé le temps de la réflexion. Après plusieurs semaines de suspense, tiraillé entre son désir d'agir et sa défiance envers le système politique, l'ancien envoyé spécial pour la protection de la planète a annoncé qu'il ne sera pas candidat à l'élection présidentielle en 2017. Manque de courage ? non. Humilité. Parce qu'il ne se sent pas à la hauteur et que la conquête du pouvoir ne l'intéresse pas.
Lire l'article : Nicolas Hulot sera-t-il candidat en 2017 ?
Plus de 50.000 personnes ont pourtant signé une pétition pour qu'il se présente sur le site www.change.org. Une mobilisation (assez faible il faut le dire) qui ne l'a donc pas convaincu. Selon un sondage Odoxa pour Le Parisien/Aujourd'hui publié en mai, moins d'un Français sur trois (31%) souhaite que l'écologiste participe à cette élection, même s'il jouit d'une bonne image dans l'opinion.
Voici la déclaration qu'a partagé Nicolas Hulot le mardi 5 juillet sur sa page Facebook :
" Après mûre réflexion et nombre de consultations depuis plusieurs mois, j'ai décidé de ne pas être candidat à l'élection présidentielle.
Conscient de l'attente et de l'espoir que certains ont placés en moi, je ne pouvais écarter d'un revers de main cette hypothèse. Mais l'honnêteté m'oblige à ne pas nourrir plus longtemps une attente que je ne pourrai satisfaire.
Ce que je vois, c'est une société inquiète, fragmentée et désabusée par les crises qui la traversent et par l'absence de réponse politique. Mais ce que je vois aussi, c'est un élan pour inventer un monde meilleur, plus juste et solidaire.
Ce que je veux, c'est fédérer et réconcilier ces aspirations et ces porteurs de solutions autour d'un même projet pour la France.
Ce que je ne peux pas, c'est endosser l'habit de l'homme providentiel et présidentiel. Je ne me sens ni suffisamment armé, ni suffisamment aguerri pour cela.
En revanche, ce que je peux, avec ma Fondation, c'est contribuer dans les mois à venir à additionner les énergies positives de ceux qui ne se résignent pas, pour que le pays se réconcilie et reprenne confiance en lui. "
Le combat continue
"La politique est cruelle. Pour avoir côtoyé plusieurs présidents, je peux vous dire que, parfois, l'exercice de cette fonction relève du cauchemar" a déclaré Nicolas Hulot au journal Libération en juin dernier, précisant - en évoquant l'émission Ushuaïa - ""savoir renoncer, cela m'a sauvé la vie plusieurs fois".
Si Nicolas Hulot a choisi de ne pas se présenter à l'élection présidentielle, il n'en demeure pas moins que son combat pour bâtir un nouveau modèle de société continue. Un monde nouveau où la nature et l'humanité vivraient en harmonie et où les citoyens seraient au coeur du système politique par le biais d'une démocratie participative.
Nicolas Hulot garde ainsi aujourd'hui la libre parole sans le poids des élections. Ses idées - que beaucoup de Français partagent - n'en auront que plus d'impact.
Christina Vieira