Mercredi 6 juillet 2016
Ce lieu atypique est un passage où chacun peut s'arrêter et s'inviter pour un petit moment. Car il s'agit d'une galerie gourmande ! On s'y installe pour déguster un dessert confectionné par Sophie : des tuiles aux amandes, des cookies chocolat, des tendres citrons, des rochers cocos, des cœurs fondant chocolat, et même des galettes bretonnes (non mais !).
Pas étonnant que Le Microcosme ait trouvé tout naturellement sa place dans le quartier Pannecau (gascon pane cau, soit " pain chaud " ). Dans ce " petit village " du pays basque, Laurent vous déniche chaque mois de nouveaux artistes et des trouvailles dont il a le secret. Le mur de la galerie propose ainsi des sérigraphies, peinture, dessin, collage, sculptures, photos, à des prix très accessibles.
Je trouve ça amusant d'avoir joué sur le nom " Microcosme " pour insister sur l'idée qu'il s'agit d'un petit espace. Lors des expositions éphémères, on entre ainsi littéralement dans l'univers d'un artiste. Pourquoi avoir choisi ce lieu ?
Bayonne est aussi une ville où j'ai passé beaucoup de temps dans mon enfance. J'ai donc été surpris de renouer ce lien affectif quand Laurent m'a appelé en Bretagne pour me demander d'exposer ici. En mai 2016, les sérigraphies Dezzig ont ainsi été présentées pour la première fois lors d'un vernissage. Pour Laurent : " le sérigraphe breton Zig propose des créations qui dansent et nous illuminent au premier regard. Avec son goût de la belle réalisation, et son plaisir séduisant à faire parler les images, ses sérigraphies sont de magnifiques réussites que nous adorons. " Mille mercis, j'ai été bien reçu !
Laurent Platero a eu la gentillesse de répondre à mes questions :
Laurent : " Le lieu est arrivé avant le nom. Avec mon associée Sophie, nous voulions un espace qui permette de faire un concept de " galerie gourmande ". À savoir, une galerie d'art dans laquelle les clients peuvent boire un thé ou un café au milieu des œuvres. Nous faisons un travail de galeristes, souhaitons être identifiés comme tels, mais on pense que le côté chaleureux d'une boisson à siroter décomplexera ceux qui perçoivent habituellement de l'élistisme dans les galeries. Nous avons donc trouvé ce lieu, certes petit, mais notre budget ne nous aurait pas permis de viser un grand espace.
Le nom " Le microcosme " nous a alors paru le plus évident : par la taille du lieu, bien entendu, mais aussi par la définition même du mot. Un microcosme est " un élément appartenant à une structure plus vaste, mais qui en fournit une image représentative ". Et c'est ce que nous voulons être. Par nos artistes, d'abord : parmi les 21 talents avec qui nous avons travaillé depuis notre ouverture, il y a eu des univers très différents ! On ne veut pas se cantonner à un " style ". Dans ce microcosme, le nombre de pièces n'est pas énorme, mais les univers représentés, oui ! Et par nos clients, également : on veut que tout le monde entre, regarde... que nos clients soient eux aussi une représentation du monde qui nous entoure au quotidien ! Car, que l'on aime ou pas, chacun a le droit de venir se faire un avis : qu'on soit diplômé d'histoire de l'art ou " monsieurtoutlemonde " qui passe devant la galerie. "
Laurent : " Cela a commencé il y a 6 ans. À la base, j'ai une expérience commerciale : un milieu que j'ai choisi par attrait du contact avec les gens. En 2010, j'ai travaillé avec 2 artistes (Claude Billès et XRay) qui ont souhaité s'épauler d'une personne qui s'occupe de la partie " vente ", afin qu'eux puissent se concentrer sur leur travail de création. On a ouvert une galerie d'art, à Bayonne, que l'on a tenu pendant 3 ans. Avoir fréquenté ces 2 artistes m'a permis de découvrir quelque chose qui m'a passionné : l'acte de création. Je trouve que c'est quelque de chose de magnifique. J'ai donc été convaincu par le fait de mettre mon expérience dans la défense de ceux qui créent.
Bail précaire oblige, la galerie a fermé fin 2013. Je n'ai dès lors eu plus qu'une envie : en ouvrir une autre ! En discutant avec Sophie, qui est une amie de longe date, et qui voulait elle aussi monter un projet indépendant, nous avons fini par avoir l'idée de ce concept de " galerie gourmande ". En Janvier 2015, nous avons trouvé le lieu, et après un mois de février consacré aux travaux, Le Microcosme a ouvert ses portes le 6 mars 2015 !
Il n'y a pas que des artistes du Pays-Basque dans la galerie ? Comment les choisis-tu ? Bayonne est une ville d'art et d'artistes ?C'est donc un projet de passion, avant tout. Nos goûts n'ont pas de ligne de conduite, on sélectionne les artistes par pur instinct affectif. Depuis bientôt un an et demi, on ne peut néanmoins que constater qu'il y a certains éléments que nous aimons de manière assidue : le travail au trait fin et les illustrations, par exemple.
Les techniques d'impression artisanales sont très importantes dans notre volonté de rendre l'art accessible à tous. Le travail de création reste le même, et le fait d'avoir une reproduction permet bien souvent un tarif plus abordable qu'une pièce unique. Les affiches étant numérotées, signées par les artistes, on reste dans l'ordre de l'exclusif. Ainsi, tout le monde peut (se) faire plaisir tout en soutenant la création artistique. "
© photo I.Miquelestorena)
Laurent : " Bayonne est une ville d'art, oui. Elle compte beaucoup d'ateliers d'artistes et d'associations culturelles. Il y a cependant peu de galeries privées.
Chez nous, si la majorité des artistes sont des locaux, ce n'est pas un critère prédominant. Il nous paraît important de défendre la culture locale, bien sûr, mais comme je l'ai dit plus haut, nous fonctionnons au coup de cœur, au feeling. Dès lors, si nous tombons sous le charme d'un travail, la situation géographie du créateur importe peu. C'est le cas avec la photographe Maud Chalard, qui est à Paris (800 kms de Bayonne). Et tu en es un parfait exemple, à 700 kms de nous ! "
Pendant le vernissage et l'exposition de Prunelle
Éthologie.
Le Microcosme : 41 Rue Pannecau, 64100 Bayonne
Ouvert du lundi au samedi de 10h à 19h.
Plus d'infos sur le site web et e-shop de la galerie
la page facebook / Instagram
© 2016 Dezzig / photos © Le Microcosme