Elle est connue pour être imprévisible, comme tous les grands artistes. Elle peut être aussi adorable que désagréable.
Hier, elle était la dernière invitée de l'émission de Frédéric Taddéi Ce soir ou jamais. J'ai vraiment eu l'impression d'avoir été conviée à un rendez-vous. J'étais là par hasard, je n'ai pas vu le début de l'émission. Je suis arrivée et elle est apparue. Elle s'est assise, droite, docile, calme sur un cube et a répondu à toutes les questions de l'intervieweur avec gentillesse, patience. Elle ressemblait à une squaw avec ses longs cheveux noirs, son nez busqué, ses yeux perçants.
Elle a parlé de sa jeunesse à Paris, de son amour pour Rimbaud qu'elle a décrit comme l'un des plus grands poètes, a expliqué que, dans sa jeunesse, il était très peu connu en Amérique, hormis pour les gens cultivés, et qu'aujourd'hui il l'est bien davantage et que les gens continuent de s'intéresser à lui.
Elle a parlé de ses photos actuellement exposées à la Fondation Cartier, de son fétichisme pour les objets ayant appartenu à des artistes : le lit de Virginia Woolf, la machine à écrire d'Hermann Hesse et a expliqué que c'était un privilège pour elle d'avoir vu ses objets et qu'elle est consciente de partager ces sensations avec d'autres personnes à travers ses photos.
Elle a raconté qu'elle ne pensait pas être chanteuse en 1973, mais qu'elle avait demandé à Lenny Kaye de jouer de la guitare sur sa voix et que les poèmes étaient devenus des chansons.
Nous avons écouté un discours militant, incantatoire, contre Georges W. Bush, extrait du film de Steven Sebring, Dream of Life. Juste bouleversant.
Enfin elle s'est levée, s'est installée au micro et à la guitare et a chanté My Blakean Year. Et j'étais là.
Pour écouter le live de Patti Smith dans l'émission Ce soir ou jamais, cliquez ici.Mes Petites Fables