Le budget de Creil et le monde

Publié le 17 décembre 2011 par Jplegrand

Creil est dans le monde, donnons lui la force de créer, l'ambition de progresser

La difficulté pour la plupart des dirigeants politiques de prendre de la hauteur et de comprendre le monde en dehors des schémas qui leur ont été inculqués est de plus en plus évidente. Ils ne voient le monde qu'à travers les lunettes de ceux qui dirigent la planète par la puissance économique et militaire q'ils imposent aux peuples..

Or être responsable politique et élu du peuple c'est tenter de se dégager des idées toutes faites, des conceptions totalement propagandistes diffusées par les grands médias et penser par soi-même. C'est inventer un esprit critique permettant de connaître mieux la réalité du monde, de l'analyser et de se dégager du discours dominant sur le monde véhiculant une idéologie catastrophiste, négative et dangereuse.

Nous vivons une époque totalement nouvelle dans l'histoire, celle qui consiste en une immense transition d'une humanité qui ne possédait que des outils rudimentaires pour se développer en une humanité qui possède désormais des instruments de connaissance et de production qui pourrait lui permettre de satisfaire les besoins élémentaires à la vie de chaque être humain tant du point de vue sanitaire, alimentaire, qu' éducatif et culturel.

Oui, l'humanité possède ces moyens et pourtant son organisation politique hégémonique est fondée sur la domination de classe, la mise en concurrence des individus et des peuples, alors que tout le processus historique qui nous précède appelle à la coopération des êtres humains et de leurs groupes, tribus, familles, nations, etc., le capitalisme a à la fois accéléré ce processus par la mondialisation des échanges et de la production et s'y oppose de fait, par son principe moteur qui est celui de l'exploitation du travail humain dans le but de l'accumulation et la propriété exclusive du capital en faveur de la classe des possédants.

Cette contradiction historique majeure qui est à la fois l'esprit et l'incarnation du processus du développement et de son contraire arrive dans une nouvelle phase : celle du passage de l'humanité vers une issue nouvelle de développement ou vers un recul voire vers l'anéantissement de toute civilisation humaine.

Etre conscient de cette réalité fondamentale donne une autre vision que celle que l'on nous assène quotidiennement à la télévision, et dans les grands médias.

Comme élu d'une entité qui regroupe 35.000 individus et qui se nomme notre commune, et plus largement aussi élu d'une entité qui en regroupe 75.000, celle de notre communauté d'agglomération, je pense que mes actes politiques relèvent d'une grande responsabilité. Je place celle-ci toujours au regard de mon effort à comprendre le monde et d'intégrer la réflexion que j'ai sur la communauté dans laquelle je vis dans l'ensemble de la communauté humaine de notre planète.

Lorsque je suis intervenu dans le débat d'orientation budgétaire de notre ville de Creil, j'avais en tête cette dimension du problème : notre budget dépend beaucoup des évolutions internationales d'une économie capitaliste en crise systémique, mais aussi de l'accompagnement de cette économie par les principaux dirigeants de notre pays pour tenter vainement de sauver un système qui est sur la voie d'un déclin inexorable.

Les phénomènes en cours ne conduiront pas nos politiciens, qu'ils soient de droite ou de gauche, à réagir à la hauteur parce qu'ils n'ont aucune indépendance vis à vis du système, parce que la plupart vivent de ce système et en tirent même la resssource pour le fonctionnement de leurs organisations politiques.

Etre élu c'est donc participer d'une manière ou d'une autre à l'ensemble de ce système et notre fonction ne peut être ultile aux habitants que lorsqu'elle devient critique visà vis de celui-ci mais cela dans les actes. Il ne s'agit pas de s'opposer bêtement au système par des slogans sans effet, il s'agit d'inventer des alternatives qui soient intelligentes, pensées avec les gens concernés, qui associent les populations à la construction de projets qui par leur nature démocratique pourront mobiliser et se réaliser malgré les politiques destructrices en cours.

Il faut par exemple mesurer que l'action de la municipalité de Creil pour concevoir un urbanisme axé vers une activité économique locale plus importante, le développement d'une action endogène autour de la rivière par exemple, est à son échelle un acte de résistance à la politique qui brade notre pays aux puissances financières.

Ainsi il ne sert absolument à rien d'entrer dans des débats politiciens stériles qui divisent mais au contraire il s'agit de mettre en mouvement toutes les compétences et toutes les intelligences qui foisonnent sur nos territoires. Ainsi je travaille avec le maire, avec notre municipalité, avec tous les élus de cette agglomération mais aussi avec de nombreux citoyens, dont notamment des chefs d'entreprise de TPE et de PME à mobiliser nos énergies, nos compétences pour favoriser un développement d'activité et d'emplois qui prenne en considération le potentiel que représente notre rivière à la fois dans les secteurs du transport, de la logistique, de l'environnement, du tourisme et y compris de l'éducation et de la culture puisque j'ai lancé l'idée depuis plusieurs mois de créer à Creil un Institut régional ou National de formation aux métiers de la rivière.

Ainsi aux politiciens qui passent leur temps à vilipender l'action municipale, j'ai répondu qu'alors qu'ils n'avaient strictement aucune proposition en matière de développement économique, notre municipalité s'est inscrite dans le projet de port de plaisance et qu'elle s'était totalement engagé dans le combat pour le TGV 2020 à Creil. J'ai répondu qu'impliqué dans la direction d'une association pour le développement économique en faveur de l'activité fluviale, j'avais contribué avec d'autres concitoyens à l'organisation de rencontres auxquelles ont participé des dirigeants d'entreprise qui s'intéressent de plus en plus au caractère géo-économico-stratégique des territoires du sud de l'Oise.

Ces questions de fond ne sont pratiquement pas débattues en conseil municipal du fait de polémiques permanentes et sans intérêt à l'instigation de deux ou trois élus qui ont des égos surdimensionnés.

Ce qui compte ce sont les faits. Quels que soient les appartenances ou pas à des organisations, je juge l'action des hommes sur les faits et non sur ce qu'ils proclament. Au sein de la municipalité de Creil, je sens comme une volonté de rendre plus forte notre ambition de donner à notre commune la dimension qu'elle mérite dans ce sud de l'Oise : celle d'un carrefour permettant aux hommes, à leurs activités, leur environnement de se développer sur une base de partage et de coopération utile à tous. Je continuerai d'agir pour que cette volonté s'affirme davantage et se traduise encore par des réalisations concrètes utiles à notre population.