L'édito de la semaine: Des anniversaires qui font sourire

Publié le 03 juillet 2016 par Podcastjournal @Podcast_Journal
Rédacteurs et stagiaires: cliquez sur cette barre pour vous connecter en back-office de la rédaction! L’Union européenne n’est pas l’Europe qui elle, est là depuis toujours et le restera. L’Europe c’est d’abord un espace géographique sur lequel sont installés des peuples - aux cultures différentes - depuis des centaines, pour ne pas dire des milliers d’années. Certes, de ce point de vue-là, les choses évoluent aussi. Mais ce n’est pas la première fois que l’Europe est soumise à des "invasions" et il n’y a pas de raison de douter de sa capacité d’assimiler là encore les nouveaux arrivants. L’Union européenne de son côté, est née d’une volonté politique à cause justement de la difficulté qu’avaient tous ces peuples européens à s’entendre entre eux. Ces difficultés engendraient des conflits qui, au XXe siècle, sont devenus des guerres mondiales. A noter qu’à ces occasions les Européens n’avaient pas besoin des nouveaux arrivants pour se massacrer entre eux, ils y arrivaient très bien seuls. Vouloir empêcher le retour de ces massacres était à n’en pas douter une excellente motivation. Mais, là comme ailleurs, vous pouvez faire confiance à l’homme et à la femme pour dénaturer un projet servant une cause humaniste à l’origine. L’homme et la femme corrompent, je ne vous apprends rien, il n’y a qu’à relire la Genèse.
Jean Monnet et Robert Schuman, les pères non pas de l’Europe mais de l’Union européenne, ont voulu faire dans le concret, c’est-à-dire dans l’économie. En effet, quoi de mieux pour s'adresser aux peuples que de parler à leurs besoins primaires? Là aussi, il y a mieux pour fêter le 130e anniversaire de la naissance de Schuman que les résultats du Brexit. Mais c’est ainsi, et le message sans surprise est clair. Sera-t-il entendu? C’est une autre affaire. Depuis l’annonce des résultats, les médias fourmillent de spéculations gratuites. Cameron annonce sa démission. Vive Cameron! Il faut dire que sa position est difficilement tenable. Peu sensible à la prose unioniste, le Premier ministre britannique avait pourtant dû, le temps de la campagne, enfiler le costume des pro-Européens. Mal lui en a pris, cela lui a peut-être coûté son poste. Peut-être, car nombre de journalistes et autres spécialistes avancent, et ils n’ont pas complètement tort, qu’entre une annonce et une action, il y a un bras que dis-je, une Manche… Au moins, ce Premier ministre aura-t-il eu l’élégance de manifester la volonté de prendre en considération le choix de ses concitoyens. Cela ne semble pas être le cas du président de la Commission européenne, le Luxembourgeois - tiens comme Robert Schuman - Juncker, dont on cherche désespérément dans les médias, au minimum une déclaration qui ne serait pas un simple constat des résultats, une remise en cause de son mandat impliquant une remise en cause de la politique de l’Union européenne. On cherche, mais on ne trouve pas car il n’y en a pas. Les Britanniques ont fait leur choix, cela on peut le lire. On le respectera, cela on peut l’entendre. Ils seront toujours des nôtres, mais ils ne feront plus partie de la famille de l’Union, c’est dans la bouche de tous les chefs d’État et de gouvernement de l’Union européenne. Tout cela on l’a lu et entendu, mais sur les leçons que l’on doit tirer de ce choix, nothing.