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Dans la peau de la copine “moche”

Publié le 03 juillet 2016 par Lheureuseimparfaite @LImparfaite

J'ai plusieurs amies vraiment très jolies. En particulier une amie au travail. Je l'apprécie beaucoup, elle a une personnalité bien tranchée et on partage les mêmes valeurs et on rigole assez facilement des mêmes blagues potaches. Mais toute ressemblance s'arrête là. Après je nous comparerais un peu à Laurel et Hardy ! Quoique les deux compères ne soient pas de purs canons 😉Dans la peau de la copine “moche”

C'est moi Laurel
C'est toi Hardy
C'est toi le gros et moi le petit
C'est moi Laurel
C'est toi Hardy
Et nous sommes de bons amis

Nous sommes très opposées : l'une est blonde, grande, élancée et élégante ; l'autre est petite, brune, boulotte et plutôt garçon manqué. Je vous laisse deviner qui est qui 😉 !

Dans la peau de la copine “moche”

Dans la peau de la copine “moche”

C'est amusant de voir les collègues hommes papillonner et s'agiter en tous sens autour d'elle. Je ne sais pas si elle s'en rend compte, ni comment elle le vit. Je ne lui ai jamais posé la question.

Tout ce que je constate c'est que dans l'ensemble je trouve ça assez amusant d'être transparente dans ce genre de situation et de pouvoir me retrouver dans le rôle de l'observatrice tranquille de l'attraction qu'elle exerce.Dans la peau de la copine “moche”

D'ailleurs les hommes ne sont pas les seuls concernés. Les femmes aussi réagissent de façon spéciale en sa présence. Mais dans leur cas je vois un éventail de réactions à peine plus varié. Certaines semblent également admiratives et sous le charme, d'autres auraient presque tendance à sortir les griffes (ça c'est typiquement féminin !!!) et enfin il y a celles pour qui cela ne change rien (et pour qui seule la personne compte - comportement que l'on retrouve aussi chez certains hommes -heureusement-).

Bref, quoi qu'il en soit, il est fascinant de voir à quel point l'apparence physique de nos "congénères" influence nos comportements.

Curieusement, on dirait que la beauté est aussi gage de compétence. C'est sans doute une des choses que j'ai le plus de mal à accepter.

Qu'une belle personne soit physiquement plus attirante, je le comprends parfaitement. Quelque soit la définition que nous donnons à la beauté, le beau attire, le beau séduit, donne envie... Et le "beau" a plus de chance de plaire, c'est ainsi.

Par contre que le beau soit un signal interprété inconsciemment comme synonyme de "qualifié/compétent/intelligent" ou pire encore de "méritant", ça me laisse baba.

Dans la peau de la copine “moche”

Je vis bien le fait d'être assez transparente et de ne pas être considérée pour de quelconques atours physiques. Mais ça, ça n'est que mon ressenti personnel et bien évidemment il n'en est pas de même pour toutes.

Je n'ai aujourd'hui absolument pas besoin de me sentir belle pour exister. Je n'ai pas la moindre envie de plaire physiquement à des personnes que je ne connais pas ou si peu.

J'ai la chance énorme et phénoménale d'avoir un chéri, un Monsieur Chat, un gros Nounours qui m'aime vraiment et c'est aujourd'hui tout ce qui m'importe. Alors oui bien sûr de temps en temps je fais un petit effort au niveau de mon allure, quand je suis avec lui, alors que les trois quarts du temps, plus j'ai une tenue confortable et passe-partout, plus je me sens bien !

Du coup, être transparente ou insignifiante dans le regard des autres me convient. Je crois même que c'est assez souvent l'effet que je recherche à atteindre.

Dans la peau de la copine “moche”

Ce n'est donc pas parce que je le vis bien que cela ne peut pas être vécu comme un souffrance. Au contraire. Je me doute même que cela peut être très difficile à vivre au quotidien.

Dans la peau de la copine “moche”

À part moi qui suis un peu étrange parfois, qui aime se sentir à la place du vilain petit canard ? Qui aime avoir l'impression de servir de faire valoir ? Qui aime avoir l'impression que les autres vous prêtent moins de valeur parce que vous êtes la moins jolie du groupe ? Certainement pas grand monde !

Ce n'est pas facile à vivre tous les jours de ne pas se sentir dans la norme et encore moins de se sentir hors norme et rejetée ou mise à l'écart à cause d'un physique jugé ingrat.

J'en ai conscience, il est difficile de s'accorder de la valeur quand les "autres" semblent nous en donner si peu.

Mais interrogeons nous quelques instants.

Qui sont ces "autres" qui nous rejettent à cause de notre physique ?

Quelle est la légitimité des ces "autres" qui nous trouvent moches ?

Je ne vais pas vous jouer le pénible couplet de "la véritable beauté est intérieure", il est tellement facile à sortir par celles et ceux qui n'ont que peu (ou pas) de problèmes/complexes physiques.

Non, j'ai davantage envie de vous dire de croire en vous et en vos véritables qualités et si quelqu'un vous ignore en raison de votre physique... hum hum... et bien je ne crois pas qu'une telle personne mérite qu'on s'intéresse à elle, donc autant la laisser stagner dans son minable sectarisme.

Envie de vous dire aussi que la place de la "belle" n'est pas forcément toujours enviable. Certes pas mal de portes auront tendance à s'ouvrir plus facilement pour elle, mais elle sera aussi souvent "objectisée" [ce mot n'existe pas] c'est à dire considérée comme un simple objet que l'on peut s'approprier... Objet de désir et objet de fantasme, idéalisée et parfois privée de son identité propre.

Dans la peau de la copine “moche”

Quant à moi, il me semble que si davantage j'avais envie être un peu plus souvent prise au sérieux et considérée dans mon travail, je n'ai qu'à faire un petit effort de charisme et endosser un peu plus souvent la tenue et l'apparence de quelqu'un de professionnel... Vu que ce signal est attendu par mes collègues (davantage que mes vraies compétences) autant leur donner ce qu'ils attendent ... Je ne vais pas toujours me battre contre le sens du courant !

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