Car ces facteurs décisifs comprennent, en particulier l’absence d’investissement affectif et émotionnel des parents vis-à-vis de l’enfant et leur discrimination- ou taquineries- en cas de surpoids ou d’obésité de l’enfant. Des résultats qui révèlent que ces attitudes parentales sont très fréquemment associées aux TCA chez l’enfant mais qui semblent également suggérer qu’un environnement familial plus adapté aux troubles du comportement de l’enfant, pourrait parvenir à rétablir l’équilibre alimentaire de l’enfant.
Le » binge eating « est un type d’hyperphagie, compulsionnel, caractérisé par des épisodes d’ingestion, en un laps de temps limité, de quantités importantes de nourriture mais sans comportement de compensation pour empêcher la prise de poids. C’est en cela, principalement que le » binge eating » se distingue de la boulimie. Les personnes atteintes de ce trouble ont également un sentiment de perte de contrôle sur la nourriture et finissent par prendre du poids. Le Dr Jaclyn Saltzman, spécialiste de la prévention de l’obésité rappelle ces épisodes de consommation alimentaire excessive à l’enfance entraînent des conséquences particulièrement sévères, car interviennent en pleine période de développement : au-delà de la prise de poids, et parfois à vie, c’est l’installation de troubles du comportement, de perte d’estime de soi etc… que l’enfant perpétuera à l’âge adulte. La frénésie alimentaire peut mener à la dépression : en effet, en raison de l’absence de comportement de compensation, l’excès alimentaire dépasse le seuil de satiété au point de créer un sentiment d’inconfort et de détresse émotionnelle. Finalement, cette frénésie alimentaire aboutit à la fois à l’obésité et à la dépression, conclut l’auteur.
L’importance du contexte familial : l’analyse de l’ensemble des études publiées depuis 35 ans sur le sujet, montre d’abord le peu de recherche portant sur l’impact du contexte familial, sur le développement des TCA en général, chez l’enfant. Les chercheurs ont donc dû se » rabattre » sur les facteurs de risque plutôt associés au mode de vie du foyer. Sur les plus de 700 études identifiées, ils ne sélectionnent que 15 études, qui portent sur les enfants de moins de 12 ans, sur la frénésie alimentaire et les autres comportements de perte de contrôle alimentaire. Cette analyse montre que,
· de manière surprenante, le poids des parents, l’éducation, la situation économique et l’origine ethnique des parents ne sont pas des données corrélées au risque de binge eating chez l’Enfant,
· en revanche, l’absence de présence ou d’implication des parents, l’absence de réponse émotionnelle et les reproches sur le poids sont clairement associés au binge eating chez l’enfant.
Les auteurs remarquent que ce trouble du comportement alimentaire n’est ainsi en rien associé au niveau socioéconomique des parents.
Enfin, ils précisent qu’on ne peut non plus faire porter toute la responsabilité aux parents, mais ils les appellent à prêter attention aux facteurs psychologiques tels qu’un contexte émotionnel familial négatif.
Source: Eating Behaviors July, 2016 doi:10.1016/j.eatbeh.2016.03.027 Family correlates of childhood binge eating: A systematic review
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