Haut de gamme, T2 : Ma non troppo

Par Belzaran


Titre : Haut de gamme, T2 : Ma non troppo
Scénariste : Binet
Dessinateur : Binet
Parution : Septembre 2015


Il y a bien longtemps que Binet ne produit plus ses meilleurs albums. Malgré tout, l’auteur garde dans sa routine sa patte particulière qui rend la lecture de ses œuvres plaisantes. Son premier tome de « Haut de gamme » avait finalement les caractéristiques de ses ouvrages actuels : un ensemble assez inégal mais avec quelques fulgurances vraiment drôles. L’amour de Binet pour la musique revient donc pour un deuxième album intitulé « Ma non troppo » publié chez Dargaud.

À réserver aux musiciens.

Le premier tome se terminait sur une grande flopée de musiciens dépressifs. Binet ne reprend pas tous les personnages du premier tome. Mais, lucide, il nous fait retrouver ce grand musicien, devenu professeur particulier, puis cuisinier (dans les pâtés). C’était le meilleur personnage et on le retrouve ici avec grand plaisir. De nouvelles situations font leur apparition, comme l’adolescent métalleux qui apprend à jouer de l’orgue ou le quintet narcoleptique…

Ce qu’aime développer Binet dans « Haut de gamme », ce sont les oppositions entre les musiciens, que soit dans les genres (musique religieuse/metal) ou les types de musiciens (professionnels/amateurs). Ça a toujours été l’un de ses points forts (n’a-t-il pas commencé par l’opposition Kador le philosophe/Robert Bidochon le beauf bourrin ?) et ça l’est toujours. Si on se finira pas dans un fou rire, les situations sont toutes réussies et finissent souvent par de l’absurde total. Le dessin de l’auteur, si reconnaissable, fonctionne toujours aussi bien pour rendre les expressions des personnages et nous faire sourire.

Ce qui transparaît le plus dans cet ouvrage, c’est l’amusement que prend Binet à se moquer de la musique. Les termes techniques pleuvent, le name-dropping fait des ravages sur les grands compositeurs. Clairement, l’ouvrage plaira d’autant plus aux musiciens qui apprécieront toutes ces remarques pleines de vérité. À l’image de ce musicien qui se plaint de ne faire que « plonk-plonk » pendant six minutes…

Ce deuxième tome de « Haut de gamme » confirme la bonne impression laissée pas son prédécesseur. Doté d’un véritable amour de la musique, Binet en inonde les pages, parvenant à se renouveler sans peine. Malgré tout, on le sent sur des rails confortables, utilisant de mécaniques bien connues. À lire si vous êtes musicien, vous devriez être conquis !