Décidément, on ne louera jamais assez l'importance d'un label comme Microcultures. Après l'improbable résurrection de The Apartments l'an passé pour ce qui était peut-être leur meilleur disque, il nous assène la non moins impensable réapparition de l'anglais John Cunningham. Un de ces délicats songwriters injustement négligés dont seules quelques heureuses personnes connaissent l'existence. La musique est pourtant classique dans la forme, des mélodies Beatlesiennes ou Kinksiennes en diable, ou plus récemment proche d'un Elliott Smith, avec une voix qui rappelle aussi le précieux Chris Cohen. Ce nouvel album est un enchantement, car loin de faire pâle figure, les chansons rivalisent aisément avec ces encombrantes références. Ça faisait longtemps que je n'avais pas entendu une telle délicatesse, un telle simplicité pop, un tel talent au naturel, sans artifice.
John Cunningham a disparu pendant plus de dix ans du paysage musical pour revenir avec son disque le plus abouti. Parcours atypique d'un homme simple, ne cherchant pas à impressionner, mais qui, mine de rien, est capable de tout faire seul, chez lui, à Lake District, en pleine campagne anglaise. Il serait temps qu'on le remette enfin à la place qu'il mérite, celle d'un des plus grands songwriters britanniques.