Autres articles
-
Brexit : l’Europe en panne !
-
Les conséquences d'un Brexit
-
2016 : une année politique pleine d'incertitudes pour l'Europe
-
La Russie intensifie ses relations commerciales en Chine
-
L’Europe fait fi de la tourmente asiatique
C'est une instruction qui pèse et qui est indicative de la gravité de la situation. Voilà ce qu’on pouvait espérer d’un vrai « homme d’état » et il n’est pas le seul, Hollande , Merkel, Dijsselbloem, se font aussi remarquer par leur sens de réalisme. Il semble que les dirigeants européens ont compris l’enjeu : ils ont surtout une opinion publique à gérer. Le Royaume-Uni devra servir comme exemple, si nous voulons éviter le risque de contagion ! Les conséquences économiques que le Brexit imposera au Royaume-Uni ne peuvent pas être sous-estimées non plus et se feront ressentir très vite. La chute immédiate de la livre sterling se traduira par une inflation importée et une érosion du pouvoir d'achat. Ensuite, et cela se fera ressentir très vite également, tout projet d'investissement étranger sera gelé. Dans un contexte aussi incertain du point de vue juridique qu’administratif, la rentabilité anticipée des projets devient incertaine et ces derniers seront alors suspendus. Quant aux répercussions à moyen terme, que se passera-t-il pour la City en tant que centre financier mondial ? Pour les capacités de production qui visent l'exportation ? Certes, la dévaluation de la livre sterling pourra améliorer la compétitivité britannique, mais dans un environnement politique encore instable pour quelques temps, l’économie britannique va perdre de sa crédibilité.
S&P et Fitch n’ont pas attendu pour dégrader la note de la dette souveraine britannique. Pour l'Europe, les répercussions économiques existent mais seront beaucoup moins importantes. Il faut d’ailleurs imaginer l’effet positif d'un 'rapatriement' de certaines activités économiques et fonctions (pensons surtout au rôle de la City). En revanche, le risque est surtout politique. Une mauvaise gestion de la sortie du Royaume-Uni, trop de laxisme à l’égard du pouvoir britannique, pourrait ouvrir la voie à d’autres velléités de sortie de l’Union européenne, pour les pays exposés au sentiment anti-européen. Par contre, si nos dirigeants restent fidèles à l'approche qu'ils ont dévoilée ces derniers jours, alors nous pouvons effectivement garder l'espoir que l'Europe en sortira plus forte et que nous deviendrons tous encore un peu plus européens !
A propos de l'auteur : Lieven Jacobs est directeur de la Gestion de Quilvest AM.