JUIN 1968
La relation Gainsbourg-Bardot n'avait été au mieux qu'une rumeur, un ragot semi-officiel relayé par les journaux à scandales.
Au printemps 68, Serge décide de révéler l'affaire au grand jour en composant un hymne à la belle de St. Tropez, une véritable déclaration d'amour d'un homme torturé à celle qui l'a marqué à jamais.
Ce qui va être le chef d'oeuvre de sa carrière sort sur un dernier EP en juin 68, ce format disparaissant peu à peu à l'époque.
Initials BB (Serge Gainsbourg)
Bloody Jack (Serge Gainsbourg)
Ford Mustang (Serge Gainsbourg)
Black & White (Serge Gainsbourg)
Initials BB
Avec des accompagnements divins signés Arthur Greenslade, Gainsbourg compose ici son chef d'oeuvre absolu.
Une symphonie de trois minutes trente-sept à la gloire de la belle BB.
A voir absolument: Un documentaire d'une vingtaine de minutes a été réalisé par Yves Lefèbvre sous le nom Naissance d'une chanson.
(Une nuit que j'étais à me morfondre,
Dans quelque pub anglais, du coeur de Londres,
Parcourant l'Amour Monstre de Pauwels,
Me vint une vision dans l'eau de seltz.
Tandis que des médailles d'imperator,
Font briller à sa taille, le bronze et l'or.
Le platine lui grave d'un cercle froid.
La marque des esclaves, à chaque doigt.
Jusques en haut des cuisses, elle est bottée,
Et c'est comme un calice à sa beauté,
Elle ne porte rien, d'autre qu'un peu,
D'essence de Guerlain, dans les cheveux.
A chaque mouvement, on entendait,
Les clochettes d'argent, à ses poignets.
Agitant ses grelots, elle avança,
Et prononça ce mot: Almeria!)
Bloody Jack
Après un essai raté avec France Gall, c'est Zizi Jeanmaire qui en fera un hit.
Un autre classique du Gainsbourg made in London.
(Le coeur de Bloody Jack,
Ne bat qu'un coup sur quatre,
Mais sous ses baisers doux,
Le tien bat comme un fou.
A côté du mien, ton coeur me semble,
Avoir plus d'angoisse et de ferveur.
Les entendrai-je un jour battre ensemble,
Bloody Jack a-t-il vraiment un coeur?)
Ford Mustang
Le 2e chef d'oeuvre de ce disque, variation sur le thème de Initials BB et le style de Comic Strip.
Une suite de mots ajoutés les uns aux autres, sans lien apparemment, mais possédant une poésie propre.
Toujours la voix de Madeline Bell et des arrangements d'Arthur Greenslade toujours aussi divins...
(Un essuie-glace, un paquet d'Kool,
Un badge avec inscrit dessus: Keep cool,
Une barre de chocolat, un coca cola.
On se fait des langues, en Ford Mustang.
Et Bang! On embrasse les platanes.
Mus! à gauche, Tang! à droite,
et à gauche à droite.
Une bouteille de fluide Make-Up
Un flash, un Browning et un pick-up.
Un recueil d'Edgar Poe,
Un briquet Zippo.
---
Un numéro de Superman,
Un écrou de chez Paco Rabanne,
Une photo d'Marilyn,
Un tube d'aspirine.)
Black and White
Et là c'est le drame... Ce EP se termine sur une chanson absolument indéfendable.
Sorte de comptine pour enfants à la sauce pop musicalement navrante et paroles lamentables.
On ne peut accuser Gainsbourg d'être raciste, c'est certain, mais écrire un texte comme "Une négresse qui buvait du lait" c'est juste indéfendable.
Et pis c'est vraiment très très très nul surtout... L'impression qu'il lui manquait une chanson et qu'il était en complète panne d'inspiration.
Passons...
© Pascal Schlaefli
Sunny Urba City In The Sky
1 Juillet 2016
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Blog: Serialangel.centerblog.net
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