La seconde édition du Summercamp du magazine SoFilm a démarré mercredi 29 juin 2016 en soirée avec la projection de la Palme d'Or du 69ème Festival de Cannes, Moi, Daniel Blake de Ken Loach.
Comment pourrai-je définir ce festival estival ?
La pastille de l'affiche annonce un festival décontracté et c'est vrai que le Sofilm Summercamp est un festival sans prise de tête. Sympathique, à taille humaine, accessible, il est aussi de toutes les cinéphilies : sans compétition, le festival privilégie les cartes blanches à des personnalités issues du cinéma et d'ailleurs qui viennent partager leur goût du cinéma, en toute simplicité, dans la joie et la bonne humeur.
Au programme, vous retrouverez beaucoup de cartes blanches, des films décalés et rares, des séances en plein air et une sélection cannoise comme Aquarius de Kleber Mendonça Filho, Victoria de Justine Triet, Rester Vertical d'Alain Guiraudie ou encore Toni Erdmann de Maren Ade.
En parlant de film cannois, je me dois de citer La Mort de Louis XIV d'Albert Serra avec Jean-Pierre Léaud. L'acteur, présent hier à Nantes, est la " masquotte " du festival. Il se retrouve sur les sacs de plage, sur les badges et sur les t-shirts.
Août 1715. À son retour de promenade, Louis XIV ressent une vive douleur à la jambe. Les jours suivants, le Roi poursuit ses obligations mais ses nuits sont agitées, la fièvre le gagne. Il se nourrit peu et s'affaiblit de plus en plus. C'est le début de la lente agonie du plus grand roi de France, entouré de ses fidèles et de ses médecins.
La Mort de Louis XIV est un véritable hommage à Jean-Pierre Léaud. C'est un rôle majeur dans sa longue carrière.
Hier, j'ai ainsi pu ainsi découvrir Masqued and Anonymous. Un film présenté par Melvil Poupaud, un Dylanophile qui avait envie de proposer ce long métrage de Larry Charles (2003) dans lequel vous retrouverez une foule de stars comme Bob Dylan, Luke Wilson, Penélope Cruz, Jessica Lange, Jeff Bridges, John Goodman, Val Kilmer ou encore Mickey Rourke et Christian Slater.
Dans une Amérique fictive plongée dans une guerre civile, un concert caritatif est organisé. Un poète errant nommé Jake Fate sort de prison, grâce à son ancien manager, pour mener ce concert avec l'espoir d'apporter la paix dans un pays qui a basculé dans le chaos et l'anarchie.
En soirée, j'ai pu découvrir un chef d'œuvre de Wes Craven qu' Olivier Père, le Monsieur cinéma d'ARTE, avait choisi de présenter à l'occasion de sa ressortie en salle. The Serpent and the Rainbow (L'Emprise des ténèbres - 1988) est basé sur un fait réel et sur un ouvrage documentaire de l'ethnobotaniste canadien Wade Davis.
Denis Allan, un anthropologue diplômé de Harvard, est de retour à Boston après un long séjour en Amazonie, où il a pu étudier et expérimenter les drogues utilisées par les chamanes. Un représentant d'une entreprise pharmaceutique lui propose alors de se rendre en Haïti, en quête d'une hypothétique substance utilisée par les sorciers vaudous pour zombifier leurs victimes. En effet, si les rumeurs sur les zombis sont fondées et qu'une telle drogue existe, ses applications dans le domaine de l'anesthésie seraient des plus intéressantes.
Allan se rend donc sur l'île, où il sera confronté à la puissance ténébreuse du Vaudou, à son emprise sur la société haïtienne, et à l'usage qu'en font les sbires du dictateur Jean-Claude Duvalier.
A côté de ses succès commerciaux comme Les Griffes de la nuit ou Scream, Wes Craven signait avec The Serpent and the Rainbow un film politique et contestataire au même titre que La colline a des yeux ou Le sous-sol de la peur. L'Emprise des ténèbres n'a pas vieilli. C'est avec un réel plaisir que j'ai pu découvrir ce film dont je vous conseille d'aller le (re)voir en salles.