Il existe aujourd’hui de multiples modes diagnostiques du risque cardiaque, dont les calculateurs de risque qui vont pondérer les différents facteurs pour obtenir un score global du risque cardiaque. Cependant, l’utilisation de ces calculateurs de prédiction est moins fréquente en soins primaires car ils ne permettent en pratique que de détecter une faible partie de l’incidence. Les chercheurs précisent ainsi que 15 à 20% des patients victimes de crise cardiaque seront classés par ces calculateurs comme à faible risque.
De nombreuses tentatives au cours de ces dernières années ont cherché à améliorer ces calculateurs de prédiction du risque en ajoutant de nouveaux marqueurs biologiques, comme la protéine C-réactive -un marqueur de l’inflammation-, le taux d’hémoglobine glycosylée (HbA1c) -un marqueur de diabète- mais sans parvenir aux niveaux de précision nécessaires.
Il y a aussi la méthode la plus courante, où le médecin prescrit une analyse de sang avec les mesures du cholestérol et des triglycérides, pour se faire » une première idée » du risque de maladie cardiovasculaire de son patient. La connaissance de ses antécédents de santé, de son IMC, ses habitudes tabagiques et la mesure de la pression artérielle vont lui permettre de préciser ce risque.
Ici, les chercheurs de la Norwegian University of Science and Technology (NTNU) montrent qu’en mesurant une combinaison de 5 microARN et en combinant ces données aux facteurs de risque traditionnels de maladies cardiovasculaires, ils sont capables d’identifier avec une très grande précision, les patients à risque élevé d’infarctus. Anja Bye (Photo ci-contre), auteur principal de l’étude, souhaitait explorer le potentiel de ces nouveaux biomarqueurs que sont les microARNs en circulation, pour prédire le risque de 10 ans pour l’infarctus du myocarde. L’étude menée sur 212 participants en bonne santé et âgés de 40 à 70 ans a permis d’identifier 179 microARN différents dans les échantillons de sang et sélectionner ceux spécifiques aux participants victimes d’infarctus dans les 10 ans. Il reste à répliquer ces résultats dans de nouvelles études avant de passer à la mise en œuvre du test en routine clinique.
Une nouvelle recherche est d’ores et déjà prévue en collaboration avec le Karolinska Institutet, pour valider cette signature par microARN du risque d’infarctus.
Source: Journal of Molecular and Cellular Cardiology May 15, 2016 DOI: 10.1016/j.yjmcc.2016.05.009 Circulating microRNAs predict future fatal myocardial infarction in healthy individuals – The HUNT study (Visuel « Anja Bye « @Andrea Hegdahl Tiltnes / NTNU)
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