La modernité n’a qu’à bien se tenir !
Jaïs c’est le prénom du chef/patron. Mimoun, son nom. Il vient de s’installer rue Surcouf, une rue qui, naturellement et sans plan financier artificiel, devient une rue de restaurants, un peu comme la rue du Nil devient une rue de métiers de bouche. De fait, Paris a toujours eu des rues « spécialisées »., qui se retrouvent souvent dans le nom des rues à métiers (rue des Boulangers, par exemple).
Jaïs Mimoun connait bien la rue puisqu’il a travaillé Au Petit Tonneau, une enseigne bistrotière toujours en forme et qui a donné le goût des classiques au jeune chef qui sortait alors frais et fier des cuisines d’Eric Fréchon au Bristol. Fort de son succès dans son restaurant Le Petit Célestin, le voilà aux commandes d’une table qui porte son prénom renouant avec les fameux bistrots à prénoms : Chez Georges, Chez Albert, Chez Pierre, etc… Il n’y a pas plus actuel que l’ancien, finalement.
La carte annonce la couleur sans ambages. Du bistrot et du vrai, sans fioritures ou poses superflues, on travaille dans le réel, dans le véritable et entre le Pâté en croûte et la tarte crémée double, point d’échappatoires ! D’ailleurs, personne ne s’enfuit, au contraire.
Le Pâté en croûte justement. Il est à base de foie gras, de porc et de veau, la gelée étant un fond de veau simple. Il est pas mal, servi un peu froid (comme souvent), la pâte un peu sèche et compacte mais l’ensemble se tient bien et la salade d’herbes est un agréable contrepoint.
Plat superbe et généreux, d’inspiration Fréchonnienne très nette, le Macaroni farcis à l’artichaut, avec truffe, foie gras, et le tout gratiné d’une Mornay (béchamel additionnée de jaune d’œuf et de fromage râpé) au parmesan, est un petit chef-d’œuvre de goût, riche et beau à la fois.
Même punition avec les Ris d’agneau rôtis, petits pois à la française et vraiment à la française avec oignons et petits lardons, et un jus crémé pour rester dans la note. Un vrai plat de bistrot, presque familial, à base de bons produits, parfaitement travaillés, savoureux et rassasiant car le chef est toujours généreux. Un régal !
Comme le dessert d’ailleurs, de famille, pas sophistiquée la Tarte au citron surmontée d’un nuage de meringue, au bon goût de citron et même si la pâte est franchement dure. Il paraît que l’Omelette norvégienne, qui fait vraiment sa réapparition sur les cartes, est superbe, comme la Tatin crémée… à voir. En prime, le pâtissier chocolatier Jacques Genin présente un dessert régulièrement à la carte.
Carte des vins bien travaillée, vins au verre de bon choix à prix doux, accueil et service au top dans le genre convivial, simple et efficace, et une salle sympa, claire, nette, pierres et carrelage, tables et chaises en bois, clientèle plutôt joyeuse et pas bégueule, bref, rien à redire.
Une cuisine de bistrot fort soignée, globalement très bien réalisée, copieuse, riche, par un chef qui connait bien les bases de ce type de cuisine. Une cuisine qui fait du bien et chaud au cœur. Dans la rue Surcouf, avec Au Petit Tonneau, le Petit Bordelais et Jaïs, la modernité n’a qu’à bien se tenir !
75007 Paris
Tél : 01 45 51 98 16
M° : La Tour-Maubourg
Fermé samedi midi, dimanche soir, lundi soir
Menus déjeuner : 24 € (2 plats) – 32 € (3 plats)
Carte : 55 € environ