Par Cyrille Ahilgo - 30/06/2016 | 4:19
La société incriminée "Exxelia Technologies" aurait fourni un composant intégré par l'armée israélienne dans un missile qui s'était abattu en juillet 2014, sur une maison de civils à Gaza.
La tragédie a eu lieu pendant l'opération israélienne "Bordure protectrice" le 17 juillet 2014. Un missile israélien s' était abattu sans sommation sur le toit de la famille Shuheibar, à Gaza City, qui s'était réunie pour la rupture du jeûne du Ramadan, tuant trois enfants, une petite fille de 8 ans, Afnan, et deux garçons de 9 et 10 ans, Jihad et Wassim. Les deux autres enfants de la famille, deux garçons de 9 et 15 ans ont été blessés. C'est une photographe qui avait remarqué parmi les débris du missile un composant qui portait l'inscription "Eurofarad France" Ce composant est fabriqué par la société française Exxelia Technologies.
Pour l'avocat de la famille palestinienne, la présence de ce composant fait de l'entreprise Exxelia Technologies une possible complice d'un crime de guerre, vu qu'elle devait se douter des probabilités pour Israël de commettre des crimes de guerre.
La notion de crime de guerre est évoquée car, selon les enquêteurs de la commission spéciale des Nations unies qui ont interrogés les témoins sur place, aucun combattant armé ne se trouvait dans le bâtiment. L'Etat hébreu lui-même n'a jamais précisé quelle était la cible militaire visée par ce tir de missile qui avait été lancé depuis un drone.
La plainte de la famille Shuheibar, soutenue par l'ONG ACAT (Action des Chrétiens pour l'abolition de la torture), est une première du genre. L'entreprise Exxelia Technologies n'a pas fait de commentaires sur les faits qui lui sont reprochés, se contentant de rappeler que ses ventes à l'exportation respectaient les règles fixées par la loi et qu'il n'existait aucun embargo sur les ventes d'armes ou de matériel militaire à Israël.