Le compte pénibilité a été instauré en 2015, afin de faire passer la pilule d’une énième réforme des retraites, cette fois dite « de gauche ». ça reste à prouver. J’avais déjà évoqué alors la grande hypocrisie qu’il y avait à prétendre ne pas allonger l’âge de départ à la retraite, mais à en augmenter la durée de cotisation. En outre, les critères de pénibilité étaient si restrictifs qu’on se demandait vraiment qui allait pouvoir en bénéficier…
Voilà pourtant, malgré cette légèreté du dispositif de dérogation au régime général, que l’ultra-libéral radical patron du Medef Pierre Gattaz, qui se présente comme un pragmatique alors que ses positions sont si évidemment idéologiques, a décidé au nom de son syndicat si peu représentatif de ne pas appliquer les dispositions du compte pénibilité. Ceci écrit, je le comprends, vu la position de force qui est la sienne, il aurait tort de se priver et de ne pas pousser son avantage… Ce gouvernement est si évidemment soumis à ses intérêts plutôt qu’à ceux des salariés, comme le prouve avec tant de constance l’opposition à la loi El Khomri, si rejetée de la plupart des français.. .
Quand on sait et voit le discours particulièrement violent du premier ministre envers les syndicats de salariés et les manifestants contre la loi travail, on attend donc qu’il fasse preuve de la même autorité envers les entreprises qui se rendront coupables de ce délit. Mais vu l’ inféodation visible de ce si petit premier ministre à des intérêts qui ne sont pas les nôtres, je crois qu’on peut attendre longtemps… Les entreprises hors la loi peuvent dormir sur leurs deux oreilles… contrairement aux opposants à la loi travail, qui risquent quant à eux l’assignation à résidence ou la convocation à des tribunaux d’exception pour les raisons les plus fallacieuses. Quand ce n’est pas à des tabassages en règle…