Attentats à Istanbul : l’horreur continue" /> Attentats à Istanbul : l’horreur continue" border="0" title="MONDE > Attentats à Istanbul : l’horreur continue" />
©Reuters
"Selon les dernières informations, 36 personnes ont perdu la vie", a dit le Premier ministre Binali Yildirim, le visage grave, devant la presse sur les lieux de l'attaque, indiquant que "les indices pointent Daesh". Le Premier ministre est arrivé d'Ankara à l'aéroport d'Atatürk quelques heures seulement après le triple-attentat. Selon les autorités, des explosions ont d'abord eu lieu à l'entrée du terminal des vols internationaux vers 22 h (21 h en France). Trois assaillants sont arrivés en taxis. Ils ont mitraillé des passagers ainsi que des policiers en faction, une fusillade a éclaté puis les kamikazes se sont fait exploser. Un scénario qui rappelle tragiquement les attaques du 22 mars dernier à l'aéroport de Bruxelles (où 16 personnes ont été tuées, puis 16 autres dans le métro) et les attentats djihadistes ayant ensanglanté Paris en novembre dernier (130 morts). Les policiers en faction à l'entrée de l'aéroport ont tiré sur les assaillants juste avant qu'ils atteignent les contrôles de sécurité du terminal des arrivées et ceux-ci ont riposté et actionné leurs charges explosives, a confirmé un des responsables.Une "lutte commune" contre le terrorisme"Trois kamikazes ont mené une attaque", a indiqué Vasip Sahin, le gouverneur d'Istanbul, aux journalistes. Le président Erdogan a rapidement exhorté la communauté internationale à une « lutte commune » contre le terrorisme, dans un communiqué. "Cette attaque, qui s'est déroulée pendant le mois du ramadan, montre que le terrorisme frappe sans considération de foi ni de valeurs", a dit le chef de l'Etat. Sur les réseaux sociaux, les internautes ont pourtant dénoncé la proximité présumée du régime islamo-conservateur du président Erdogan avec Daesh en Syrie voisine, une thèse toujours démentie par les dirigeants au pouvoir en Turquie.Une énorme boule de feuLa télévision turque a diffusé des images très impressionnantes sur lesquelles on voit un policier tirer sur un assaillant puis celui-ci, blessé, tomber au sol en actionnant sa charge. Un grand mouvement de panique s'est emparé du terminal des vols internationaux lorsque deux violentes explosions suivies de coups de feu ont d'abord été entendues. Des photos et vidéos diffusées sur les réseaux sociaux ont montré une énorme boule de feu à l'entrée du terminal et des membres de la sécurité en train de faire évacuer des passagers qui hurlaient dans des couloirs, pris de panique. On voyait aussi des passagers gisant au sol. D'après des témoins cités par CNN Türk, des blessés ont été transportés à bord de taxis vers les hôpitaux de la ville. Les voyageurs présents se sont retranchés dans les boutiques de l'aérogare. "C'était la panique", témoigne une Japonaise. "J'attendais mon vol pour Tokyo et soudain plein de gens se sont enfuis et je les ai suivis. J'ai entendu des coups de feu et c'était la panique""Il avait une écharpe rose, une veste courte et avait caché un fusil (dessous), raconte une autre victime. Il l'a sorti et a commencé à tirer sur les gens". Les télévisions ont montré en boucle des scènes de pagaille devant un grand hôpital proche de l'aéroport, Bakirkoy, submergé par des proches cherchant à avoir des nouvelles de voyageurs. Le Premier ministre a visité dans la nuit cet établissement, et s'est rendu au chevet des blessés. "Un acte abominable" pour le chef de l’Etat françaisFrançois Hollande a "condamné fermement" un "acte abominable" après cet attentat suicide, lors d'une conférence de presse, à l'issue du premier jour du sommet européen à Bruxelles. "Je veux condamner fermement cette attaque", a déclaré le président de la République, qui redoute que "ces actes terroristes qui viennent après d'autres n'aient comme conséquence que de rendre la situation encore plus difficile en Turquie"."Je condamne avec la plus grande fermeté l'attaque qui a été menée à l'aéroport d'Istanbul. Cet acte odieux et lâche a fait de très nombreuses victimes, a déclaré Jean-Marc Ayrault par voie de dépêche du ministère des Affaires Etrangères. La France présente ses condoléances aux familles et souhaite un prompt rétablissement aux blessés. Le consulat général de France à Istanbul a ouvert une cellule de crise et se tient en contact étroit avec les autorités turques comme avec la communauté française. Nous appelons nos compatriotes présents à Istanbul à suivre les consignes de prudence données par les autorités turques." VF