Si le théâtre est vieux comme le monde, l’improvisation théâtrale est quant à elle contemporaine. L’improvisateur y joue sans texte ni répétition avec pour seule arme son inspiration. Les comédiens du Carrousel y improvisent sur des thèmes tirés de la vraie vie, mais tournés en dérision. Et le public ne demande qu’à en saisir le sens.
Étienne, l’accordéoniste et arbitre du Carrousel ouvre le bal en tourbillonnant autour des tables du Ste-Cath. Chose rare pour ce bistro qui mélange les générations, le public ne dépasse pas la trentaine les lundis où les 3 maîtres de cérémonie sont présents. En leur compagnie, le Ste-Cath bascule dans une ambiance des années 40 où un air de swing et d’Édith Piaf plane dans l’air! Si le public de la soirée est jeune et au style actuel, Simon, Vincent et Étienne, les instigateurs du Carrousel se sont inventé des personnages pour ajouter les couleurs du cirque où la redingote, le chapeau noir et d’autres accessoires sont de mise.
Détail dont aime être fier le bistro, les 3 instigateurs sont également des travailleurs sociaux. Que ce soit dans la lutte contre le décrochage scolaire ou l’aide aux personnes à mobilité réduite pour accéder aux sports, il n’est pas rare de croiser les personnes aidées au bistro.
L’autre particularité des soirées Carrousel? Les maîtres de cérémonie font continuellement appel à 4 comédiens différents qui souvent ne se connaissent pas entre eux. Chose unique pour des spectacles d’improvisation. Le tout sur des thèmes divers que le hasard choisit pour eux.
Durant le spectacle, les maîtres de cérémonie et les improvisateurs interagissent avec le public, que ce soit sur les prestations des comédiens ou le choix des thèmes. Car quitte à réinventer l’improvisation, nos 3 maîtres de cérémonie ont décidé d’y faire participer activement le public. Un tout qui crée belle synergie scène/public.
Avec plus d’un tour dans sa poche et la promesse «…d’apporter, rire, plaisir et malaise au menu…», comme l’annonce l’un des comédiens, le Carrousel travaille autant le contenu que le contenant. Parmi les outils inventés pour cette soirée se trouvent la roue des malheurs ou la machine à idées, qui toutes les deux sont responsables des thèmes infligés aux comédiens.
Que dire alors des thèmes abordés? Que cela soit des sujets sérieux tournés en dérision comme la crise économique mondiale ou la bureaucratie, les jeunes comédiens débordent d’imagination. À chacune des soirées, des thèmes se démarquent des autres dont par exemple: mère Teresa trippe sur du disco dans les toilettes de l’Université de Montréal. Je vous laisse imaginer.
Entre les impros chantées, les mimes ou les jeux d’ombres, ce sont les numéros de masques qui marquent le plus les esprits. Un masque, tout un corps et pas un mot pour s’exprimer. Lorsqu’un comédien est invité à mimer, un autre doit le reprendre, façon téléphone arabe, sans révéler le thème au suivant. Le public ne demande qu’à voir!