Chromatics – Cherry LP

Publié le 28 juin 2016 par Le Limonadier @LeLimonadier
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Le petit album Cherry de Chromatics est tombé il y a quelques jours comme une cerise d’un arbre en automne, c’est à dire de façon aussi inattendue qu’improbable. Un fruit forcément bien mélancolique, idéal pour se rappeler un printemps qui l’a été tout autant. Et enfin passer à autre chose (l’été peut être ?).

Les fans attendaient le dernier album du groupe, Dear Tommy, annoncé pour cette année depuis un bon bout de temps (et sorti en 2015 selon leur page wikipedia !?), quelques jolis titres ayant déjà été diffusés au compte goutte. Mais il n’est toujours pas là. Et à la place, Johnny Jewel, le dandy de génie à la tête du groupe (mais aussi de Glass Candy, Desire, Symmetry) a décidé de balancer ce court album sur Soundcloud en téléchargement gratuit, regroupant tous les morceaux sur une seule piste, mais aussi en vinyle. Album court, et assez particulier, car construit autour de l’évident tube éponyme “Cherry” (sorti en 2012 et qui se trouvera sur l’album Dear Tommy, oui c’est le bordel) prolongeant son univers avec plusieurs titres jouant avec son ambiance, parfois ses mélodies et finissant même par sa version instrumentale. Une sorte d’EP mais pas vraiment, comme une piqûre de rappel inédite, douce et mystérieuse.

En tout cas le son concocté par Johnny Jewel, popularisé par le film Drive, et précurseur d’une époque où mélancolie et coolitude blasée n’ont jamais été aussi liées, fonctionne toujours. On s‘immerge en effet volontiers dans ces balades sentimentalement synthétisées, qui possèdent comme de coutume ce « quelque chose » en plus. On retrouve aussi avec plaisir la voix au glamour lointain de Ruth Radelet, une des égéries fantomatique de Johnny Jewel, chantant le plaisir dans la solitude après la décadence.

Les sons semblent sortir d’une eau opaque, introduction, interlude, fin de morceau se mélangent allègrement, mais le terrain est toujours familier : de la pop synthé tendance grosse fatigue, pour voyager en train la nuit et contempler les lumières de zones industrielles vivantes et mortes à la fois.

Mention spéciale à la reprise du « Ceremony » de New Order. Mettez ça dans votre lecteur mp3 tout de suite, fragiles amis :

Pour télécharger c’est sur la petite flèche en haut a droite du lecteur. Et pour chopper le vinyle c’est par ici.

On avait bien aimé aussi l’année dernière la BO réalisée par Jewel pour “Lost River”, premier film de Ryan “quand je plisse légèrement les yeux ça veut dire que je suis content, mais bon sinon dans l’ensemble j’ai toujours la même expression et ça ne me dérange pas“ Gosling. Un film d’ailleurs un peu bancal, regorgeant de référence à s’en faire péter le slip (donc trop), comprenant tout de même quelques belles séquences. Un clip géant, en quelque sorte, pour les belles mélodies de Johnny, qui y organisait un ténébreux cabaret avec toutes ces voix de chanteuses qu’il sait comme personne accompagner de synthétiseurs et de bruits de cloche de fin du monde intimiste. Ça s’écoute par ici :

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JeanCalin

Jean Calin est un jeune citadin bien de son temps, rédac chef et chroniqueur de musique calme au Limonadier, il aime jouer à des jeux vidéo violents en écoutant du Rn’B émotionnel.
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Le litron de mojito trop sucré dans un pichet bien collant.

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