La société vole-t-elle les enfants ? J'ai l'impression que c'est la question que se posent certains parents. Ils ont l'impression que leurs enfants leurs échappent, ce qui n'est pas dans l'intérêt de ces derniers. La société rend bête.
Cela amène à mettre en question nos idées reçues sur la relation parent / enfant. Et si les enfants étaient des individus comme les autres, et n'avaient pas le lien que l'on croît avec leurs parents ? Et, si un éventuel lien n'était pas génétique, principalement, mais plutôt lié à une expérience commune longue et difficile ? Et si l'on ne naissait pas parents ou enfants, mais on le devenait ?
dans son travail sur la résilience, Boris Cyrulnik explique que l'homme a besoin d'un point d'ancrage pour se construire. Il explore le monde autour. L'expérience qu'il tire de cette exploration lui permet de devenir ce qu'il doit être. La société est un flux contre lequel on ne peut rien, et, surtout, avec lequel il faut compter. Un rôle pour les parents pourrait être de jouer le rôle de ce point d'ancrage, ou d'aider l'enfant à le trouver. Le meilleur service que l'on puisse rendre à quelqu'un est peut-être de créer des conditions favorables pour qu'il puisse tirer profit de la transformation sociale ?