Pendant cinq ans, des collégiens ont écrit avec leur professeure de français, par ailleurs poète, clown, artiste, des aphorismes, pépites poétiques et philosophiques ouvrant l’accès au monde, à l’acte de penser. La préface de Tristan Félix, alias Muriel Martin, leur professeur de français, explique bien le fonctionnement de ces créations : par l’engagement, le dialogue, le processus, l’exigence. Chaque phrase demande des heures. Ce recueil a demandé des années. Les textes publiés ont « de la gueule : ils ont fière allure, ils rouspètent, ils feulent comme de petits lions, ils jouent ». Voici quelques phrases, prélevées dans ce petit livre, qui se revendique à juste titre comme un grand recueil.
L’obstacle,
valeur de mon désir
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Le ligre n’est pas un tigre.
Le ligre n’est pas un lion.
Il respire, il m’inspire.
Je le désire et je l’invente..
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L’habit ne fait pas le moine,
et l’animal ne fait pas la peluche.
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Je suis la clef pour entrer dans mon espace :
tout est à moi, sauf la liberté de mes hôtes.
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Je danse,
je danse
contre
la mort
avec ce qui
me reste
de corps.
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La lumière éblouit les Ténèbres.
Les Ténèbres aveuglent la Lumière.
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Peut-on survivre à la peur de la mort ?
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Orphée a fait de l’ombre un trophée.