Magazine Société

BREXIT – Si Le Rosbif Est Cuit ?

Publié le 27 juin 2016 par Mdial

Ainsi, j’ai eu besoin d’écrire mon point de vue.

Mon message fort aux pro-Européens : ne vous focalisez pas sur le Royaume-Uni et les conséquences sur eux. Certes, les raisons qui ont motivées ce vote sont désolantes; certes le Royaume-Uni pourra voir la Livre affaiblie et son économie en difficulté… Mais le vrai sujet est :

Que faire de l’Europe ?

brexit chinese-symbol-for-crisis
Comme dirait le chinois: dans toute crise, il y a danger et opportunité. L’exigence du coté Européen n’est pas d’établir la meilleure rétribution contre les rosbifs. Elle est de trouver sa propre voie et de s’occuper d’elle-même. Angela Merkel l’a justement demandé : « il ne faut pas tirer des conclusions rapides quant à la décision britannique…» L’Europe a besoin de comprendre – de manière profonde — pourquoi ce vote est parvenue. En superficie, il s’agit d’un vote de vieux anglais pour retrouver la souveraineté britannique. Mais, au fond, le problème est que les britanniques n’ont pas trouvé suffisamment de raisons d’appartenir. Vaut ce que Sarkozy vaut, mais il a raison de dire, « Les Britanniques sont partis : c’est leur choix. Il nous faut maintenir agir vite et fort. » (JDD p6).

Les Risques

Les trois plus grands risques que BREXIT posent pour l’Europe sont :

  1. Le nationalisme dans les pays (France, Autriche, Pays Bas…) prend le pouvoir, poussé par la peur de l’immigration et un besoin de retrouver une fierté perdue. Il faudrait notamment guetter les élections présidentielles en France et l’Allemagne l’année prochaine. A ne pas oublier le risque (et le besoin d’une réponse appuyée par l’Europe et les E-U) du nationalisme russe.
  2. L’économie européenne ne décolle pas (ou plus?), laissant un taux de chômage trop important, une population jeune en position périlleuse et un mouvement de population intra-européen stagnant. A noter: les effets déstabilisants d’un système fiscal non-harmonisé et les dépenses d’état peu coordonnées font que l’Euro est totalement bancale.
  3. Que le peuple dans les pays européens se sent de plus en plus prisonnier d’un Europe dans lequel il ne se reconnaît pas ; et, quelque part, n’a pas un bénéfice à la hauteur de sa souffrance. Ainsi, on verra d’autres pays européens sans doute se lancer sur leur propre EXIT. On parle déjà de votes similaires dans plusieurs pays. Ca veut bien dire qu’il y avait un courant fort anti-européen qui régnait avant le vote du Royaume-Uni.

Les risques sont de taille. Mais elles existaient bien avant le BREXIT. En fait, ces sujets ont été discuté pleinement précédemment. Mais, à 28, on n’a pas trouvé de solution. Le problème c’est que personne (à Bruxelles en particulier) ne sentait suffisamment l’urgence. C’est tout comme les Comités Exécutifs qui sont sur-peuplés. Un Comex de 28 27 personnes est tout juste ingérable.

Les Opportunités

Les opportunités pour l’Europe — voire des conséquences inattendues — sont :

  1. Un réel besoin de définir la vision (son NORD) de l’Europe ; chose qui pourrait être rendu plus facile sans la présence et le point de vue toujours pinailleur des anglais. D’abord, il faudrait imaginer un avenir dans lequel l’Europe a une place définie dans le monde, et dans lequel les membres s’identifient. Deuxièment, il faudrait s’entendre sur ces de facto valeurs partagées. A ce jour, ni la vision, ni les valeurs en commun sont clairs.
    brexit ideal europe

    La Maison Idéale par Claude Nicolas Ledoux, 1770

  2. S’attaquer à comment mobiliser l’économie européenne de l’intérieur — au lieu de se focaliser comment repousser ou épingler les nouveaux entrants (ex Google, Facebook et Alibaba), encourager l’entrepreneuriat ainsi que le mouvement des gens entre les pays ; et collaborer sur des projets stratégiques (outre Airbus!). L’imposition et la bureaucratie lourde ne sont pas des conditions favorables pour le business.
  3. A partir d’un Nord bien défini, prendre les décisions difficiles. Par exemple : de nettoyer l’Europe des membres qui ne jouent pas le jeu. Le consensus n’est pas ami avec la prise de décisions difficiles.
  4. Sans oublier que, si l’Europe agit correctement, l’Ecosse et l’Irlande du Nord pourraient décider de se rejoindre à l’UE…

Dans la vision de l’Europe de demain, il y aurait besoin d’identifier une ou des valeurs en commun* ; une idée partagée de facto par les peuples y résidant. Il faudrait prendre des actes solidaires qui démontrent une volonté précise et qui unissent. Il faudrait du stream-lining (allègement) du processus de prise-de-décision. Y aura-t-il enfin un alignement sur les politiques fiscaux et, plus compliqué encore, sur le rôle de l’état (ex : niveau de dépenses) au sein de chaque pays ?

Redefinition de l’Europe

Même si beaucoup détesterait l’idée, il y aurait peut-être besoin d’un vrai chef d’orchestre de l’ensemble. Y aurait-il un appétit de la part des citoyens (et de leurs gouvernements) de céder plus du pouvoir et de la souveraineté à une méta-structure, à un Président européen ? Mais, imaginant que ça soit accepté, y aurait-il une personne à la hauteur ? Angela Merkel présenterait la meilleure option.

Beaucoup de questions sont posées. Mais ces questions auraient dû être débattues et réglées bien avant. Maintenant, on se doit de dire qu’il y a feu au lac.

Si Brexit avait raison…

Brexit

Brexit – Breaks It or Fixes It? Se passe ou ca casse ?


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Mdial 452 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Magazine