TOP 10 - Lectures 2015 chez Venise

Par Venise Landry @VeniseLandry
1. Six Degrés de liberté de Nicolas Dickner
Pour l’architecture précise, ordonnée et complexe du récit. Pour la pleine densité du texte allant droit à l’intelligence du lecteur. Parce que j’ai tourné les pages comme si c’était un suspense et, finalement, parce que c’en est un des plus maîtrisés.
2. La chaleur avant midi de Mylène Durand
Pour avoir eu chaud en grelottant. Pour l’ambiance opaque. Pour la rigueur du style toujours impeccable. Pour tout ce que ce roman ne dit pas mais évoque. Et parce qu’il entre par les pores de la peau sans plus jamais ressortir.
3. La bête à sa mère de David Goudreault
Pour l’impertinence assumée du récit. Pour l’approche humaine et satirique de la délinquance. Pour l’humour subtil et caustique. Parce que j’ai avalé goulument la vie d’un personnage que j’aurais dû normalement détesté. Parce que l’on veut que cette histoire continue (et elle va continuer !).
4. La dernière sorcière d’Écosse de Valérie Langlois
Pour ce retour en arrière tout en continuant de se délecter du présent. Pour l’héroïne doucement féministe. Pour les scènes érotiques fortes, bien dosées et de bon goût. Pour l’histoire dans l’Histoire où l’on croit à tout, tellement qu’on en épouse tous les personnages. Parce que des sorcières, n’est-ce pas tout simplement celles que nous appelons maintenant des voyantes !
5. Le temps des bâtisseurs de Louis Caron
Pour la découverte d’un romancier qui a la trempe des grands historiens. Pour accompagner des personnages qui bâtissent le Québec, pour la permission de les suivre dans leur exil aux USA. Pour une histoire d’amour plus grande que des tralées de familles nombreuses. Parce que les rôles de femmes sont exaltées au lieu d’effacées. Pour de la rébellion intelligente, pour dénicher des précurseurs et des avant-gardistes. Pour les personnages chez qui on embrase leur « tout feu tout flamme ». Pour la fascination d'un monde en construction et parce qu’il faut des architectes québécois, aux USA ou ailleurs.
6. C’est le cœur qui meurt en dernier de Robert Lalonde
Parce que l’auteur révèle de son infiniment intime. Parce que le personnage de la mère de l'auteur englobe mille mères tout en restant unique. Pour cette prose enguirlandée qui transcende la réalité chez Robert Lalonde. Pour avoir mis le doigt sur une relation mère-fils à la plus grande satisfaction de mon voyeurisme. 
7. La déesse des mouches à feu de Geneviève Petterson
Pour cette invitation cordiale d’entrer dans un groupe de jeunes pour aller fureter dans leurs têtes et dans leurs cœurs. Surtout leurs cœurs. Pour cette fureur de vivre qui peut être trompeuse. Parce que cette voix de personnage qui centre l’histoire retentit d’une manière authentique, venant nous chercher là où nous sommes. Pour le 100% langage québécois sans fausse note.
8. Histoire d’un bonheur de Geneviève Dumas
Parce qu’on tente une approche du bonheur et qu’on s’y prend tellement mal. Parce que je me suis surprise à rigoler tendrement de la bourgeoisie ce qui, à mon avis, tient de la prouesse littéraire. Parce que les chassés-croisés entre personnages sont astucieux. Parce que la prose danse sans arabesque tout en tenant un rythme qui se tient de lui-même. Pour un peu de magie, comme de l'épice ajouté sur les mets de la vie au quotidien. 
9. 40 choses que je veux te dire d’Alice Kuipers
Pour tout ce que j’ai appris de la jeunesse par la voix d’une jeune fille hyper organisée. Pour l’originalité de l’approche du récit par le dressement d’une liste de choses à faire. Pour les pas en arrière et ceux en avant : la vie ou pas la vie, la donner ou la retenir, ce doute qui nous hante jusqu’à la dernière seconde. Pour l’exploitation judicieuse de la différence entre l’amour et l’amitié. Pour tout ça et mes sourires laissés au coin des phrases.
10. Les têtes bouclées de Claude Lamarche
Pour mon attachement progressif et intense pour le personnage principal pourtant si discret. Pour l’avoir pleuré et m’en ennuyer encore et toujours. Parce que les Écossais qui tâchent de s’intégrer et qui s’intègrent plus que nécessaire, c’est de toute beauté à lire sous la plume simple de Claude Lamarche. Pour l’attachement filial et familial qui crée un point d’ancrage réunissant les personnages. Parce que j’ai un cœur tendre qui apprécie parfois de prendre mon temps pour entrer dans une histoire.
N.B. : Les trois romans ci-dessous ont été lus en 2015 et font partie de ma sélection, en conclure qui ne font pas partie de mon top mais seront recensés dans les semaines suivantes.
Le nid de pierres de Tristan Malavoy - - - Paul dans la Nord de Michel Rabagliati  - - - L’heure sans ombre de Benoit Bouthillette
N.B : S’il y a des erreurs typographiques, veuillez être indulgents, je viens à peine de me faire opérer pour une cataracte.
N.B. : Je suis consciente que deux auteures ne vivent pas au Québec mais comme elles sont publiées au Québec, elles font partie de mes lectures.