Le contenant était assez attirant pour que j’aie le goût d’aller à la découverte du contenu, suivant le principe même de l’univers sexuel.
Seize nouvelles, seize couleurs, seize sexualités. Commençons par le point commun, je suis tenté de parler de point G, parce que c’est presque ça. Sur la place publique, lorsqu’on parle de sexualité, elle rime plus souvent qu’autrement avec la sexualité masculine. Ces fois-ci, c’est la sexualité féminine qui prend le dessus ce qui, ma foi, m’a beaucoup plu.
Quand il s’agit de nouvelles sur un même thème, j’ai tendance à me lasser, trouvant les synopsis redondants, c’est ce qui est d’ailleurs survenu avec le recueil « Crimes à la bibliothèque », que je n’ai pas pu terminer. Avec Travaux manuels, mon désir est resté intact jusqu’à la toute dernière (et non la moindre !). En érotisme, on le sait, le désir prévaut sur la consommation ou en tout cas compte énormément. Sans désir, point d’érotisme, seulement une consommation nommée crument « sexe ».
La majorité des nouvelles nous amène visiter des fantasmes ou vers une réalité personnelle empreinte d’imagination élevée au carré. Globalement, j’ai été interloqué de la définition de l’érotisme de chacun. Vraiment. Je m’explique. Peut-être que le mot s’est modernisé sans que je le réalise mais, pour moi, érotisme signifiait suggéré plus que proposé. J’y voyais des voiles, des devinettes, des transparences, des effeuillements lents, des hors d’œuvres, sans que l’on aboutisse nécessairement à une consommation pure et dure. On m’a vite détourné de cette définition et cela dès la première nouvelle qui donne le ton. Suite à ces lectures, je conclus que érotisme est un synonyme de sexualité.
Certaines sont plus chargées de sensualité, trois seulement avaient un côté préfabriqué. Qu’est-ce que j’entends par là ? Je veux dire, qui ne semble pas venir de l’intime, qui ne sonne pas personnel, qui m’apparaissait tirer d’un magazine ou d’un film. Bref, d’un déjà-vu d’un quelque part chez quelqu’un. En fait, je les bénis car elles étaient certainement là pour me faire apprécier les autres.
On dit souvent que le rire est personnel (on ne rit pas tous aussi fort des mêmes blagues), ce n’est jamais aussi vrai qu’en ce qui a trait aux fantasmes érotiques. Les fantasmes sont des empreintes aussi personnelles que les empreintes digitales.
D'avoir rapatrier ces nouvelles sous le mot « érotisme » au lieu de « sexe » a comme bénéfice de nous tenir loin des nouvelles qui auraient pu sonner : « travaux forcés ». Dieu soit loué ... ou le directeur littéraire, Stéphane Dompierre, c’est selon.
Ceci dit, je n’ai jamais autant entendu parler de fluides et de sécrétions féminines de toute ma vie ! Pendant ces lectures, j’en ai même oublié qu’un homme éjaculait et cru que ce privilège restait essentiellement féminin. Et j’exagère à peine ! Soyez curieuses, mesdames et messieurs ; allez vérifier.
Ce recueil est un parfait exemple d'une sphère plus que privée qui rejoint la plus que publique.