Par Auteur: Richard Roch
Journaliste, rédacteur, réviseur et traducteur
Avant de parler du modèle qui nous intéresse, faisons un brin d’histoire. L’ancêtre de la
Jeep, la Willys, a vu le jour en 1941, durant la période des efforts de guerre des États-Unis.
Après la fusion de Willys avec Kaiser-Frazer, le rachat de Kaiser-Frazer par AMC, la prise de
contrôle d’AMC par Renault puis sa vente à Chrysler et, enfin, son intégration à Fiat-
Chrysler, la marque Jeep est toujours là et plus populaire que jamais, malgré ses 75 ans bien
sonnés.
Pour ce qui est du Jeep Cherokee, après avoir disparu des écrans radars durant plus d’une
décennie, il a réapparu en 2014 sous la forme qu’on connaît de nos jours. Et le modèle qui
nous intéresse aujourd’hui est la version haut de gamme, le Trailhawk Trail Rated. Son
prix ? Près de 42 000 $, comme le mentionnait l’étiquette qui se trouvait dans la boîte à
gants.
Habitacle et équipement
Étant donné sa garde au sol de 220 millimètres, quand on prend place à bord, on ne s’y
laisse pas tomber, on y grimpe. Une fois installé au volant, On doit régler la position des
rétroviseur, et celui du centre présente un petit problème : il est beaucoup trop près du toit.
Je n’ai pas la prétention d’avoir de gros doigts, pourtant, j’avais de la difficulté à passer mes
doigts entre le rétroviseur et le plafond du véhicule pour faire mon réglage. Je ne sais pas
comment Jeep s’y prendra pour régler ce petit problème, car le pare-brise n’est pas très
haut; si l’on descend le rétroviseur de quelques centimètres, il risque de nuire à la visibilité.
Une fois le rétroviseur placé, on découvre un environnement ma foi convivial, tout de cuir
vêtu, un revêtement noir et des surpiqûres rouges du plus bel effet. Bon, nous ne sommes
pas dans une Volvo, c’est vrai, mais les sièges sont confortables, même si j’ai
personnellement trouvé les appui-tête un brin intrusifs. Le tableau de bord compte un
nombre incalculable de boutons de toutes sortes qu’il est difficile de maîtriser au cours d’un
essai routier qui dure une semaine. Mais la liste d’accessoires est là, y compris toutes les
caractéristiques de conduite en sentier, et ne demande qu’à vous aider à apprécier votre
Cherokee. J’ai bien aimé le système d’infodivertissement Uconnect de FCA. Il est complet, et
les menus sont très simples à utiliser : un modèle du genre dont certains constructeurs
auraient avantage à s’inspirer.
Une conduite très civilisée
Le Jeep Cherokee Trailhawk montre une conduite agréable, très civilisée et à l’abri des
craquements et des bruits de caisse. Outre les gros pneus tout-terrains de 17 pouces qui
étaient légèrement bruyants quand je roulais dans les zones urbaines, je dois dire que le
Trailhawk s’est révélé très silencieux à vitesse d’autoroute. Le moteur V6 de 3,2 litres
fonctionne vraiment en douceur, et les 271 chevaux n’ont aucune peine à tirer les
1 650 kilos du véhicule. Personnellement, j’ai trouvé les rapports de boîte de vitesses un
peu courts à bas régime. Dès que je sollicitais l’accélérateur, la boîte changeait de rapport.
Capacité de rangement
À mon avis, c’est là que le bât blesse ! Personnellement, je ne me verrais pas aller au chalet
avec une petite famille de quatre personnes et le bagage nécessaire pour une semaine. Pour
être plus précis, en laissant le dossier des sièges arrière en place, j’ai eu plus de facilité à
placer cinq sacs de golf à l’arrière de la Toyota Prius 2012 de ma conjointe que deux sacs
dans le Cherokee Trailhawk. Ce qui est étonnant, c’est que, sur le papier, le coffre du
Cherokee est plus grand, (702 litres par rapport à 445 pour la Prius); il est cependant
beaucoup moins facile à aménager. Un mystère sur lequel Jeep devra se pencher !
Consommation
Il est vrai que j’ai eu une conduite plutôt exemplaire au cours de ma semaine, mais j’ai pu
main tenir une moyenne de 10 litres aux 100 kilomètres au cours de ma semaine d’essai. Ce
qui n’est pas mal du tout. Si on le sollicite un peu plus, le pense qu’il faudrait s’attendre à
une consommation qui dépassera les 12 ou 13 litres aux 100. J’ai cependant remarqué que
mon véhicule d’essai consommait moins à 115 km/h (8 L/100 km) qu’à 100 km/h
(10 L/100 km). Un autre mystère que je n’ai pu élucider !
Pendant qu’on parle de consommation de carburant, il est à noter que le clapet de
remplissage du réservoir se trouve du mauvais côté du véhicule. Là où le bon sens demande
qu’on place ce clapet du côté gauche du véhicule, Jeep l’a placé à droite; il ne faut pas perdre
de vue le fait que nous roulons à droite. Cela nous oblige à faire certaines acrobaties dans
les stations d’essence achalandées.
Conclusion
Je sais que c’est purement subjectif, et que le véhicule a certains petits défauts liés à son âge,
mais il m’a tout de même plu, ce Jeep Cherokee Trailhawk. Il présente des qualités hors
route indéniables et donne cette impression de solidité à toute épreuve, mais son prix, à
près de 43 000 $, n’est pas très incitatif. Si vous voulez sortir des sentiers battus, vous
promener dans la nature sauvage ou si vous demeurez dans une région où il a beaucoup de
neige, je vous le conseille; il a tout ce qu’il faut pour vous ramener à la maison en toute
sécurité. Mais si vous avez besoin d’un véhicule logeable pour aller à la campagne avec
votre petite famille, je vous recommande de regarder ailleurs.
Les fleurs
– Environnement convivial
– Confort
– Système Uconnect
– Consommation de carburant
– Solidité
Le pot
– Son prix
– Coffre mal aménagé
– Rétroviseur central trop près du plafond
– Clapet de remplissage du réservoir de carburant