Prémices d’un constat, si ce n’est d’un diagnostic, je constate que le Brexit rend fou. Les comportements des un(e)s et des autres s’hystérisent, et tout bon sens, si possible critique, tout comme celui de la mesure et de la rationalité semblent avoir disparu. Que ce soit du côté des pro ou des anti, les outrances fusent et les mensonges s’accumulent, quand ce ne sont pas les insultes, sans le moindre souci de véracité, de crédibilité et de qualité des arguments. On cède aux plus bas instincts, on se laisse emporter par ses émotions… Si encore elles étaient positives ! Mais on ne peut pas dire que la haine, le mépris, la vengeance ou le sadisme le soient vraiment. Pas plus que ce racisme (auquel on a toujours pas trouvé de nom) envers le peuple ou les pauvres ne peut l’être. Ce qui m’inquiète actuellement, outre cette guerre de tous contre tous assez navrante (un climat de guerre, au moins civile, assurément), c’est de voir (je regarde midi à ma porte, que les de droite se démerdent…) des gens de gauche totalement déboussolés qui en viennent à se rapprocher du pire, l’extrême-droite, en une même haine des institutions européennes. Non pas qu’elles n’ont pas tout fait pour, et je déteste autant qu’eux cette Europe du pognon là, non-démocratique et technocratique qui oublie tout droit humain fondamental…. Mais de là à faire leurs les hypothèses d’un économiste égaré dans la confusion, le complotisme poutinien et le rapprochement idéologique avec l’extrême droite par le biais d’une obsession anti-euro, tout en se payant le luxe de refuser de prendre en compte sa violence inhérente, son anti-démocratisme consubstantiel, son racisme et sa xénophobie inscrits en ses gênes ! Voilà qui est pour le moins bancal, comme raisonnement, incohérent politiquement. Un comble pour toute femme ou tout homme qui se revendique de gauche. Cela va trop loin. Une autre école des pro-brexit de gauche consiste à penser que cette sortie de l’UE des anglais est une aubaine, qu’elle pourrait conduire à une Europe plus sociale… Balivernes ! J’ai déjà écrit ici ce que je pensais de cette hypothèse, basée sur un biotope libéral qui l’exclut fortement. Et puis, quel sens y a-t-il à s’acoquiner avec des gens de droite, et d’extrême droite, si l’on est de gauche ? N’y a-t-il pas plus ridicule que de voir des gens qui se disent de gauche faire leurs les arguments d’une jeune exaltée pro-brexit quand on sait que cette dernière est l’une des porte-drapeaux des conservateurs, la droite anglaise ? Gauche du PS et néo-cons, même combat ? Sans moi. Reprenez vos esprits, bordel !!!! Tenter de plaquer vos propres perceptions politiques franchouillardes pour analyser la vie politique européenne, ou en l’espèce anglaise, est d’un non sens inqualifiable. Prétendre que le Brexit permettra de sortir du capitalisme est encore plus ridicule. Comme le faisait remarquer avec ce bon sens que j’apprécie l’amie Valérie, « Ceux qui voient le #Brexit comme une victoire populaire contre libéralisme vont pas être déçus du voyage avec Boris Johnson… »… CQFD. De plus, les anglais qui ont voté pour le Brexit l’ont fait davantage par rejet de l’immigration que par refus du libéralisme. Cochon qui s’en dédit. Gens de gauche, reprenez vos billes.
Voilà à quels types d’errements idéologiques conduit ce souverainisme que je combats, tant il est copain comme cochon avec le nationalisme putride… OUT !