Colonel de la cavalerie américaine, Kirby York accueille dans son régiment son propre fils, le jeune Jeff, recalé à West Point. Séparée de York depuis un épisode tragique de la Guerre de Sécession, Kathleen, la mère de Jeff, intervient auprès de son époux pour qu’il n’accepte pas le jeune homme dans sa garnison. La guerre contre les Indiens fait rage, et la mère craint pour la vie de son fils. Une terrible bataille contre les Apaches s’annonce…
Dernier volet de la trilogie consacré à la cavalerie américaine de John Ford, « Rio Grande » est sans doute aussi le volet le plus connu de cette saga. Pourtant, malgré son statut de classique, je n’avais jamais eu l’occasion de voir ce film avant aujourd’hui.
Comme pour les deux précédents volets, j’ai dans l’ensemble passé un bon moment. Le scénario écrit par James Kevin McGuinness d’après une nouvelle de James Warner Bellah est intéressant, la vie au sein de la cavalerie continue de bien être creusé et c’est assez magique de voir comment l’on dépeint ces héros à une époque ou maintenant, nous sommes plus habitués à voir des héros avec des capes et des supers pouvoirs.
Pour cela, je ne regrette vraiment pas mon visionnage. Maintenant, une nouvelle fois, aussi intéressant soit-il, je n’arrive pas à me passionné pour la cavalerie (du moins la trilogie de John Ford n’y parvient jamais à fond). Ce n’est vraiment pas un côté du western qui me passionne plus que cela. Est-ce la présence un poil trop lourd de la romance dans ses trois volets ? A moins que ce ne soit la faute à un traitement un peu trop manichéen des indiens qui ne correspond plus trop de nos jours ? Je n’en sais trop rien mais même si je ne m’ennuie pas, je suis loin d’être emballé pour autant.
Fort heureusement, si le sujet me parle peu, je prends en revanche beaucoup de plaisir à chaque fois à suivre les acteurs. Depuis que j’ai commencé mon cycle consacré aux westerns, je commence à en identifier certains et à apprécier leur charisme et leur classe. Cela me plait de voir ses « gueules cinématographiques » qui sont souvent bien choisi et dont le doublage français ne rend pas toujours honneur à leurs jeux c’est pourquoi je regarde toujours ses films en version originale.
John Wayne (Le lieutenant-colonel Kirby York) est toujours impeccable. Il m’a un peu moins marqué ici mais j’ai apprécié le regard de père qu’on donne à son personnage. Pour incarner son fils, Claude Jarman Jr. (Jeff York) demeure assez sympathique. Sa légèreté ne m’a d’ailleurs pas dérangé puisqu’elle colle bien avec son personnage tandis que j’ai eu plus de mal avec Maureen O’Hara (Kathleen York) mais je pense que cela vient plus de son personnage qui alourdit le récit plutôt que de son interprétation.
Derrière ce petit trio, le reste de la troupe fait également du très bon travail. Si j’ai bien aimé le jeu de Ben Johnson (Travis Tyree) et Harry Carrey Jr. (Sandy Boone) qui apporte une certaine fraicheur, celui qui sort du lot, c’est Victor McLaglen (Le sergent major Timothy Quincannon) que je trouve vraiment excellent. On reste dans la caricature mais je ne peux m’empêcher d’avoir de la tendresse pour ce rôle très sympathique qui apporte en plus une petite touche d’humour bien plaisante.
La réalisation de John Ford reste sinon très bonne. Là encore, bien que de réputation, c’est le volet dont j’avais entendu le plus parler concernant cette trilogie, paradoxalement, c’est sans doute le volet qui m’as le moins épaté visuellement. Il y a une très bonne mise en scène avec de belles prises de vues et de bons cadres mais j’ai déjà plus de mal à sortir un plan du lot tant l’ensemble m’a semblé conventionnelle.
Cela reste néanmoins très propre et très agréable à regarder. Le fait que cela ait pris un coup de vieux donne un certain charme à cette œuvre et contribue à cette ambiance si particulière que j’aime tant. La photographie et l’exploitation du noir et blanc est aussi très bonne avec un bon choix dans les différentes lumières. Quant à la bande originale composée par Victor Young, elle est aussi efficace. Seul petit bémol, les chansons sont parfois un peu trop présentes à mon goût et prennent parfois un peu trop le dessus sur le récit sans pour autant m’enlever le plaisir que je peux ressentir pendant mon visionnage.
Pour résumer, j’en attendais peut-être beaucoup trop de ce classique du cinéma américain qu’est « Rio Grande ». Déjà pas très fan de base dans les westerns qu’on se concentre sur la cavalerie, cet opus est sans doute pour moi l’un des plus faible de la trilogie de John Ford. Ce dernier propose d’ailleurs une mise en scène qui m’a peu surprise même si elle est efficace et trouve sa force dans une distribution impeccable. Maintenant, malgré une petite déception, je ne boude pas mon plaisir et j’ai quand même passé un très bon moment devant ce film que je pourrais revoir et qui a malgré tout un certain charme.