Mesdames, Messieurs les écolos, Je vais tenter d'être un peu rigolo. (Sifflets dans la salle) Dans nos campagnes Et dans nos montagnes Vous importez ours et loups. Faites preuve d'imagination. Vive la diversification ! (Vociférations sur les bancs) Lâchez coyotes et tigres, Place d'Aligre. S'ils bouffent du curé, Elle est garantie, votre curée ! (Quelques bravos fusent) Faites gambader des hyènes Au bois de Vincennes, Des lions et des lionnes Au bois de Boulogne. (On entend certains rires) Lancez vingt léopards à Montbard Soixante jaguars dans les Causses Cent pumas et chacals en Beauce, Un cougouar dans chaque gare Lâchez des hyènes et des ours blancs Au Mont-Blanc. (Sourires gênés des auditeurs) Si vous tenez encore à vous éclater, À voir couler le sang en quantité. Eh bien, de Brégançon à Lille, Dispersez mille crocodiles, Histoire De voir. (Exclamations hostiles) Vous, chers écolos, Puisque vous aimez les animaux, Conduisez les moutons à l'estive. Les bergers riront de vos esquives ! (Certains spectateurs quittent la salle) Soyons sérieux. Ne vaudrait-il pas mieux Réhabiliter dans nos jardins Les papillons Les pinsons, Les serins, Les mésanges bleues, Les rouges-queues. Restez assis Je finis. Vous n'aimez pas les corridas. Alors, vous devriez, n'est-ce pas Dresser les taures À tuer les matadors ! Et les chasseurs, Les pécheurs... (La salle se vide) Je conclus. (Le micro est éteint) J'ai fini. À mon avis, La canonisation De saint François est due Au fait qu'un jour il a réussi La transformation D'un loup en brebis.