Un fauteuil sur la Seine, essai d’Amin Maalouf, Grasset, 2016, 330 pages, 20€.
Lorsqu’un nouveau membre entre à l’Académie française, le discours d’entrée doit être un éloge de son prédécesseur. Amin Maalouf est élu le 23 juin 2011, au fauteuil 29, celui de Claude Lévi-Strauss. Comme le veut la coutume, il fait l’éloge de Lévi-Strauss, mais il se demande qui a pu lui précéder sur ce fauteuil 29. Il découvre des inconnus, mais aussi Ernest Renan, Henry de Montherlant. Il décide de remonter à l’origine et de tracer l’histoire du fauteuil 29.
Grâce à ce fauteuil, Amin Maalouf nous transporte dans quatre siècles d’histoire de France et nous fait découvrir l’origine de l’Académie française, qui n’était au départ qu’un simple cénacle littéraire. Lorsque le cardinal de Richelieu apprend son existence, il souhaite que ce cénacle devienne une réunion officielle. L’académie est née. On apprend que des grands noms ont eu moult difficultés à y entrer. Il ne faut pas déplaire au roi. Corneille est écarté, Montesquieu fournit une version expurgée de ses Lettres Persanes, Voltaire ne sera élu que trois ans après un premier refus…
Amin Maalouf déroule l’histoire de France et de multiples anecdotes, tout en évoquant chacun des membres ayant été sur ce fauteuil 29 : de Pierre Bardin, au cardinal de Luynes, en passant par le cardinal de Fleury, puis Joseph Michaud, Claude Bernard, Ernest Renan, André Siegfried, pour finir avec Henry de Montherlant, et Claude Lévi-Strauss. Un livre passionnant, qui permet de découvrir l’histoire de l’Académie française, un pan de la littérature française, tout en retraçant l’histoire de France.
Site d’Amin Maalouf