Synopsis: Pour assouvir un besoin de liberté, Teddy décide de partir loin du bruit du monde, et s’installe seul dans une cabane, sur les rives gelées du lac Baïkal.Une nuit, perdu dans le blizzard, il est secouru par Aleksei, un Russe en cavale qui vit caché dans la forêt sibérienne depuis des années. Entre ces deux hommes que tout oppose, l’amitié va naître aussi soudaine qu’essentielle.
[Assez tôt, j'ai compris que je n'allais pas pouvoir faire grand-chose pour changer le monde. Je me suis alors promis de m'installer quelque temps, seul, dans une cabane. Dans les forêts de Sibérie].
Tels sont les mots issus du best-seller éponyme de Sylvain Tesson. Cet écrivain voyageur et sportif de haut niveau est avant tout un aventurier qui a traversé le monde de part en part de manières souvent incongrues. On pense à son périple à vélo autour de la planète, sa traversée des steppes de l’Asie centrale à cheval, 3000kms à pied de Sibérie en Inde sur les traces des évadés du goulag (Slavomir Rawicz : The Long Walk). C’est d’une expérience personnelle, vivre en ermite durant 6 mois dans le sud de la Sibérie sur les rives du lac Baïkal ; sic l’auteur : [Recette du bonheur : une fenêtre sur le Baïkal, une table devant la fenêtre], que le film de Safy Nebbou (Comme un homme,Le Cou de la girafe) est inspiré. En effet, Saby Nebbou rajoute un personnage au récit originel dans la crainte d’ennuyer le spectateur, ce qui ne me semblait pas essentiel à la vue du film. C’est en bordure du plus ancien lac de la planète, contenant plus de 20% d’eau potable du monde, que se déroule l’action de « Dans les forêts de Sibérie ». Profitant d’une faune et d’une végétation exceptionnelle dû à l’isolement et à la sévérité du climat, les aventuriers Teddy (Raphaël Personnaz,L’Affaire SK1,Le Temps des aveux) et Alekseï(Evgueni Sidikhine) vont être confrontés à la glaciale « froideur » de la nature.
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Le film, sans sombrer dans la propagande écologique, a le mérite de pointer du doigt les territoires et espaces encore préservés de l’Homme (quoique la déforestation en Sibérie soit toujours d’actualité), rappelant ainsi que tout n’est pas perdu. Difficile ne pas faire de références à « Into the wild » de Sean Penn, tant par le désir d’exil et de communion avec la nature du personnage que par la cruauté de celle-ci. Mais c’est plutôt de « Dersu Uzala » d’Akira Kurosawa, que le film a le plus de similitudes. On y découvrait un « guide-chasseur » vivant en forêt communiquer son amour et son respect de la nature à un géographe lors d’un périple à travers la région de l’Oussouri.
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Oui mais voilà le film déçoit et bien au-delà. Premièrement par sa qualité médiocre de prises de vues. Avoir à sa portée un authentique merveilleux paysage et n’en utiliser qu’une infime partie sans aucun panache, c’est déprimant. Beaucoup d’incohérences viennent encombrer un film déjà bien mal-en-point, notamment l’approche du personnage avec la nature dans son désir d’exil qui semble être parachuté ici par hasard. Vivre en ermite quand c’est un choix on se prépare un minimum physiquement, moralement et matériellement, rien de tout cela. Notre bonhomme débarque en pleine Siberie hivernale, s’installe dans une isba comme s’il partait en villégiature. La mise en scène plutôt maladroite, qui a tendance à rendre le personnage central à limite du benêt, nous laisse dubitatif quant à savoir si c’est le spectateur qui crédule ou réellement l’acteur qui est stupide. Le réalisateur passe son temps à empiler les différentes épreuves rencontrées dans ce no mans land. La totale …. Ours, chasse, tempête de neige, etc….. Et il réitère le même sérial avec toutes sortes d’émotions, peur, joie, stress, isolement mort etc.
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Le film se rapproche plus d’un reportage de national géographic que d’une aventure. Le scénario faiblit au détriment des éléments. Aucune surprise, tout devient prévisible. Le spectacle des grands espaces sauvages tant attendu n’aura pas lieu. Dans les forêts de Sibérie se perd dans un confinement de démonstrations étouffantes de petites « historiettes ». Pas de visuel, aucun sens artistique, frôlant le ridicule parfois (sortie en pleine tempête de neige avec zéro de visibilité pour prendre une bûche, on y apprend que le russe pour un français, cela s’apprend très vite), les personnages deviennent transparents. Et pourtant, un paradoxe subsiste, ce film est ennuyeux et malgré tout agréable à visionner. Peut-être est-ce dû au fait qu’il ne captive que par son inconsistance. Safy Nebbou à force de concentration sur les évènements en oubli le principal, l’analyse psychologique et intimiste de Teddy car on ne sait pas trop ce qu’il fait ici et il commet surtout la grossière erreur de mettre en arrière-plan l’étendue Sibérienne alors qu'elle n’est pas un simple décor mais l’essence même du film. Trop lent et à côté de son sujet Dans les forêts de Sibérie nous laisse de glace.
DANS LES FORETS DE SIBERIE Bande Annonce (2016)
CHRISTIAN.
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